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Actualités - CHRONOLOGIE

France - Le général Rondot refuse de répondre aux convocations des juges L’enquête sur Clearstream de plus en plus confuse

L’enquête sur l’affaire des faux listings de la société financière Clearstream sombre dans la plus totale confusion avec le refus du général Rondot de répondre aux convocations des juges et une controverse autour du « corbeau ». Philippe Rondot, qui a enquêté en 2004 pour le compte de Dominique de Villepin sur les listings semblant mettre en cause plus de 800 personnalités, ne viendra pas ce matin chez les magistrats instructeurs Jean-Marie d’Huy et Henri Pons, a confirmé hier à Reuters son avocat Éric Morain. La publication de sa première déposition du 28 mars avait déclenché le scandale, car il mettait en lumière le rôle trouble prêté au Premier ministre et évoquait en des termes ambigus un supposé compte bancaire de Jacques Chirac au Japon. Il est revenu dans le dernier Journal du dimanche sur la mise en cause des deux têtes de l’Exécutif. Par ailleurs, les juges d’Huy et Pons ont reçu en début de semaine les résultats d’une recherche de traces génétiques sur les courriers prétendument anonymes reçus par le juge Renaud Van Ruymbeke, a confirmé une source proche du dossier à Reuters. Les traces de quatre ADN féminins et de deux masculins figurent sur les courriers. L’impact de cette découverte semble toutefois limité, les courriers étant déjà imputés à Jean-Louis Gergorin, qui a quitté EADS la semaine dernière. Imad Lahoud, ex-directeur scientifique d’EADS déchargé de ses fonctions mardi, est aussi soupçonné d’avoir pris part à la falsification des listings qu’il avait obtenus du journaliste Denis Robert en 2003, selon une déposition de ce dernier. Imad Lahoud devait comparaître en correctionnelle dans une affaire d’escroquerie hier à Paris, mais les juges ont renvoyé le procès en raison de son hospitalisation. Les deux hommes n’ont pas encore été interrogés par les juges sur les éléments à charge. L’avocat du général Rondot s’en est indigné. « Des expertises ADN et informatiques, et 16 perquisitions ont été menées pour un délit où les tribunaux ne prononcent jamais de prison ferme, outre le fait qu’on met en péril les institutions », a-t-il dit. « Pendant ce temps, ni M. Gergorin ni M. Lahoud ne sont interrogés. À mon sens, c’est en premier lieu l’institution judiciaire qui met en péril sa crédibilité », a-t-il ajouté. Des avocats présents dans le dossier estiment que les investigations menées pourraient être irrégulières car « hors saisine », sans rapport direct avec la dénonciation au juge Van Ruymbeke. Plusieurs autres possibles problèmes juridiques sont relevés. Un magistrat du parquet de Paris, Gilbert Flam (dont le nom figurait sur les faux listings), est partie civile à titre personnel. Or, le parquet de Paris est partie à la procédure. D’autre part, Nicolas Sarkozy, partie civile, a aussi, comme ministre de l’Intérieur, l’autorité hiérarchique sur les policiers chargés de l’enquête, ce qui est inhabituel. Parallèlement, le procureur général de la cour d’appel de Paris, Yves Bot, a demandé mardi le dépaysement de la procédure ouverte à Paris vendredi sur la violation du secret de l’instruction dans l’affaire Clearstream, a-t-on appris hier de source judiciaire. Dans sa requête en dépaysement, M. Bot estime que l’attribution du dossier à une autre juridiction que Paris est nécessaire pour « une bonne administration de la justice ». Cette requête sera examinée le 24 mai par la chambre criminelle de la Cour de cassation.
L’enquête sur l’affaire des faux listings de la société financière Clearstream sombre dans la plus totale confusion avec le refus du général Rondot de répondre aux convocations des juges et une controverse autour du « corbeau ».
Philippe Rondot, qui a enquêté en 2004 pour le compte de Dominique de Villepin sur les listings semblant mettre en cause plus de 800...