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Actualités - CHRONOLOGIE

Le pape défend le respect du principe de réciprocité

Le pape Benoît XVI a fait valoir lundi que le respect des droits et de la dignité des minorités chrétiennes dans les pays majoritairement musulmans constituait un préalable à l’établissement d’un véritable dialogue interreligieux. S’exprimant lors d’une conférence organisée par le Vatican sur l’immigration à destination et en provenance de pays musulmans, le pape a estimé par ailleurs que les chrétiens devaient, certes, respecter les musulmans mais pouvaient aussi leur présenter « l’option chrétienne ». Son intervention était axée sur le thème de la « réciprocité » : un respect des droits des minorités chrétiennes dans les pays musulmans, équivalent à celui dont bénéficient généralement les minorités musulmanes dans des pays de tradition chrétienne. Il a déclaré que les chrétiens, dans les pays occidentaux, devaient respecter et accueillir les immigrés de tous pays et de toutes religions. « Bien sûr, on pourrait s’attendre à ce que les chrétiens qui émigrent dans des pays majoritairement musulmans soient bien accueillis et leur identité religieuse respectée », a-t-il cependant ajouté. La réciprocité dans des domaines tels que l’édification de lieux de culte ou la libre pratique de la religion a été ces dernières années au cœur des initiatives diplomatiques du Vatican vis-à-vis du monde musulman. Réciprocité Les diplomates du Vatican estiment que les contraintes imposées aux chrétiens dans certains pays musulmans sont bien plus importantes que celles dénoncées par les musulmans dans certains pays occidentaux, tels que l’interdiction de porter le foulard islamique et la burka dans les écoles. Ainsi, l’Arabie saoudite, qui accueille de nombreux expatriés philippins ou occidentaux, de tradition chrétienne, interdit toute expression publique des religions autres que musulmane et procède parfois à l’arrestation de chrétiens auxquels il est reproché d’avoir pratiqué leur religion, même en privé. Le Pakistan autorise les églises, mais ses lois, inspirées de la charia, restreignent les droits des chrétiens. Ces deux pays sont souvent dénoncés par la Commission des droits de l’homme de l’ONU, qui leur reproche des violations des libertés religieuses. Le pape n’a cependant cité nommément aucun pays. Il a estimé que les chrétiens devaient « cultiver un style de dialogue ouvert » avec les musulmans. Mais, ce faisant, ils ne doivent pas renoncer à proposer « l’option chrétienne à leurs interlocuteurs, en conformité avec leur identité ». L’Église enseigne que, sans pour autant viser la conversion de son prochain, le chrétien doit répandre le message des Évangiles et faire connaître à tous la parole de Jésus. La question est sensible dans les pays musulmans, dont beaucoup interdisent la conversion des musulmans à une autre religion. Le Vatican et le Conseil mondial des Églises ont commencé à plancher sur un « code de conduite » visant à faire en sorte que les chrétiens ne commettent pas d’impairs vis-à-vis des autres religions. Dans beaucoup de pays européens, l’immigration a fait de l’islam la deuxième religion. Mais le dialogue avec les musulmans peut être compliqué par le fait que l’islam ne soit pas doté d’une autorité centrale. Philip PULLELLA – Reuters
Le pape Benoît XVI a fait valoir lundi que le respect des droits et de la dignité des minorités chrétiennes dans les pays majoritairement musulmans constituait un préalable à l’établissement d’un véritable dialogue interreligieux.
S’exprimant lors d’une conférence organisée par le Vatican sur l’immigration à destination et en provenance de pays musulmans, le pape...