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La prison en Israël, ultime recours pour les étudiants palestiniens

De plus en plus d’étudiants palestiniens, poussés par la pauvreté et l’insécurité, tentent de se faire arrêter par l’armée israélienne afin de pouvoir travailler en paix leurs examens dans les prisons israéliennes. Selon des responsables tant israéliens que palestiniens, la plupart de ces jeunes – en majorité des adolescents – expliquent qu’ils prennent ce risque car il est plus facile d’étudier dans les prisons israéliennes que chez eux, en Cisjordanie. Certains veulent fuir la pauvreté et les difficultés de leur famille. Depuis que le phénomène a été identifié en janvier, au moins 80 jeunes hommes ont cherché à se faire arrêter, parfois en transportant ostensiblement des armes, ont révélé des fonctionnaires de l’armée israélienne. « C’est un problème grandissant qui nous préoccupe », a déclaré un haut fonctionnaire des forces de défense israéliennes chargé de cette question mais qui souhaite rester anonyme. Il y a un mois, Hidjazi Abdul-Rahman, 18 ans, qui vit dans un village dans le nord de la Cisjordanie, s’est rendu au poste de contrôle le plus proche avec son ami Malik pour tenter de se faire arrêter. M. Abdul-Rahman portait sur lui un canif, et Malik, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, une bombe artisanale. Arrêtés et emprisonnés, ils ont été relâchés 25 jours plus tard, la police israélienne ayant établi qu’ils ne représentaient pas une menace sérieuse pour la sécurité. « J’ai raté ma chance », regrette M. Abdul-Rahman, très déçu. « Je voulais passer mes examens de fin de lycée en prison, car c’est plus facile là-bas qu’ici à l’école », explique-t-il. Le jeune Palestinien envisageait de passer 3 ans en prison pour terminer son lycée et commencer ses études supérieures. M. Abdul-Rahman espérait en sus sortir de prison avec une somme d’argent suffisante pour démarrer sa propre affaire, car l’Autorité palestinienne verse une pension de 1 200 shekels (250 dollars) par mois aux prisonniers, même quand ils sont détenus en Israël. Depuis que le Hamas est arrivé au pouvoir, les paiements de cette allocation ont cessé, mais cela n’a pas arrêté le garçon. « Il vaut mieux passer sa vie en prison plutôt que d’être coincé ici », affirme-t-il. « Ici, on ne peut même pas se procurer un sandwich », ajoute-t-il. Les médecins palestiniens sont préoccupés. « Ce phénomène en dit long sur notre état, constate Eyad Sarraj, psychiatre et directeur du programme pour la santé mentale des habitants de Gaza. C’est terrifiant (...) La structure sociale et même la cellule familiale sont en train d’exploser. » Les forces de sécurité israéliennes redoutent avant tout que ces jeunes soient tués si les militaires croient vraiment à une attaque. « En général, ces jeunes ne savent pas le danger qu’ils courent en agissant ainsi. Si nous sommes vraiment menacés, il y a un risque que nous ripostions », explique un officier supérieur israélien. Luke Baker (Reuters)

De plus en plus d’étudiants palestiniens, poussés par la pauvreté et l’insécurité, tentent de se faire arrêter par l’armée israélienne afin de pouvoir travailler en paix leurs examens dans les prisons israéliennes. Selon des responsables tant israéliens que palestiniens, la plupart de ces jeunes – en majorité des adolescents – expliquent qu’ils prennent ce...