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Actualités - CHRONOLOGIE

Somalie - Entre 80 et 120 tués depuis le début des affrontements, dimanche Au 5e jour de la bataille de Mogadiscio, les islamistes prennent l’avantage

Les combats continuaient de faire rage, hier à Mogadiscio, au cinquième jour d’une bataille sanglante dans laquelle les forces des tribunaux islamiques ont pris le dessus, selon des experts de l’ONU, sur l’alliance de chefs de guerre somaliens soutenue par les États-Unis. Depuis 5 jours, et pour la troisième fois cette année, Mogadiscio est le théâtre d’affrontements sanglants entre milices lourdement armées. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), les combats ont fait 80 tués. Reuters estime toutefois que 120 personnes ont été tuées et des centaines blessées dans ces combats au mortier, à la mitrailleuse et à la roquette. Dans la seule nuit de mercredi à jeudi, au moins 17 personnes, dont des enfants, ont trouvé la mort dans les combats qui se déroulent dans les rues de la capitale somalienne. Depuis le début des hostilités dimanche, des centaines de familles ont, par ailleurs, fui leur maison, selon des témoins. Dans un communiqué, le CICR et la Société somalienne du Croissant-Rouge se sont dit « extrêmement inquiets des conséquences humanitaires des combats en cours à Mogadiscio ». Les affrontements mettent aux prises des miliciens liés à des tribunaux islamiques et des partisans d’un mouvement baptisé Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme (ARPCT). Apparus en 1994 dans la capitale somalienne, les tribunaux islamiques « ont connu à Mogadiscio un développement sans précédent » depuis 2004, selon un rapport de l’organisation International Crisis Group (ICG) paru en décembre 2005. On en compte au moins onze dans la ville, membres d’une alliance appelée Conseil suprême des tribunaux islamiques de Somalie. Dotés de milices bien armées, ils contestent le pouvoir des chefs de guerre rivaux qui font la loi dans la capitale depuis le début de la guerre civile en 1991. Selon des sources diplomatiques dans la région, la composition des tribunaux est hétéroclite : on y trouve des dirigeants religieux, des extrémistes, mais aussi d’influents hommes d’affaires de la capitale, ulcérés d’être sous la coupe de chefs miliciens qui rançonnent la population depuis 15 ans. Les services de renseignements occidentaux les soupçonnent en outre d’abriter des membres d’el-Qaëda. L’ARPCT est, pour sa part, une coalition, fondée en février dernier, de chefs de guerre somaliens soutenue, notamment financièrement, par les États-Unis. Parmi les fondateurs de cette coalition, qui se présente comme un parti politique, on retrouve plusieurs des chefs de milice qui régentent Mogadiscio depuis 1991. Sur le plan stratégique, les fondamentalistes des Tribunaux islamiques ont gagné du terrain au cours de ces affrontements, affirme un rapport d’un groupe d’experts des Nations unies publié mercredi soir à New York. Ils contrôlent désormais « environ 80 % » de Mogadiscio, selon ce rapport. Ils ont notamment réussi à s’implanter dans des quartiers précédemment contrôlés par leurs adversaires de l’ARPCT. Cette dernière est « sérieusement amoindrie », conclut le rapport. Depuis février, ces deux groupes se sont affrontés à plusieurs reprises pour le contrôle de Mogadiscio, mais les hostilités de cette semaine sont de loin les plus sanglantes. Elles sont aussi parmi les plus meurtrières depuis le début de la guerre civile en Somalie, il y a 15 ans. Mercredi, les Nations unies ont appelé à mettre fin aux hostilités. Un appel qui est resté lettre morte alors que les deux parties se sont mutuellement accusées, hier, d’être responsables des affrontements qui ont été déclenchés visiblement par une tentative d’assassinat contre un chef de l’ARPCT, Nur Dukhle. La Somalie, pays pauvre de la Corne de l’Afrique, est plongée dans le chaos depuis la chute de Mohammad Siad Barre en 1991. Des institutions politiques de transition (président, Premier ministre, Parlement), mises en place il y a un an et demi, sont divisées et s’avèrent incapables de rétablir l’ordre.
Les combats continuaient de faire rage, hier à Mogadiscio, au cinquième jour d’une bataille sanglante dans laquelle les forces des tribunaux islamiques ont pris le dessus, selon des experts de l’ONU, sur l’alliance de chefs de guerre somaliens soutenue par les États-Unis.

Depuis 5 jours, et pour la troisième fois cette année, Mogadiscio est le théâtre d’affrontements...