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Actualités - CHRONOLOGIE

France - Le célèbre juge Renaud Van Ruymbeke pris, à son tour, dans la tourmente De nouveaux documents mettent directement en cause Chirac dans l’affaire Clearstream

Jacques Chirac a été de nouveau happé hier dans la tourmente Clearstream, pour la deuxième fois en deux jours, tandis que le juge Renaud Van Ruymbeke est lui aussi mis en cause dans une affaire qui, accuse l’opposition, « salit » chaque jour un peu plus les institutions. «Si nous apparaissons, le PR (président de la République) et moi, nous sautons », telle est la phrase la plus compromettante qu’aurait prononcée le 19 juillet 2004 Dominique de Villepin à propos de l’affaire Clearstream, selon des notes écrites par un acteur-clé de l’affaire, le général Philippe Rondot, et que publie le quotidien Le Monde. M. de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, avait demandé au général Rondot, conseiller spécial du ministère de la Défense, de vérifier l’existence de comptes bancaires occultes de personnalités, dont son rival Nicolas Sarkozy. Selon le quotidien, ces notes constituent « une pièce à charge contre les plus hauts responsables du pouvoir exécutif ». Plusieurs d’entre elles font état « d’instructions » de Jacques Chirac dans cette affaire et montrent l’insistance de M. de Villepin à rechercher l’implication dans le scandale de Nicolas Sarkozy, implication qui s’est révélée fausse. Concernant l’insistance de M. de Villepin à rechercher une implication de M. Sarkozy, Le Monde cite la note suivante : « D de V (Dominique de Villepin) estime que malgré les vérifications négatives “il y a quelque chose, car tout ce beau monde s’agite et s’inquiète”. N. Sarkozy ? » Interrogé par l’AFP, l’entourage de Jacques Chirac a rappelé un communiqué du 28 avril « dans lequel il a été dit clairement que le président de la République dément catégoriquement avoir demandé la moindre enquête visant les personnalités politiques dont le nom a pu être mentionné ». Matignon a pour sa part renvoyé aux déclarations de Dominique de Villepin qui a appelé le jour même la presse à faire preuve de « professionnalisme » face aux « propos rapportés, notes, écrits divers mis bout à bout sans précaution ». C’est la deuxième fois en deux jours que le chef de l’État est mis en cause par la presse. Mercredi, Le Canard enchaîné avait affirmé que le général Rondot avait parlé aux juges, en marge de Clearstream, d’un compte de 300 millions de francs (environ 45,5 millions d’euros actuels) que M. Chirac posséderait au Japon. L’Élysée avait démenti et Jacques Chirac avait dénoncé devant la presse « la dictature de la rumeur », réaffirmant son soutien à Dominique de Villepin, dont beaucoup prévoyaient la démission. Au chapitre judiciaire, le juge Renaud Van Ruymbeke a lui aussi été happé par la tourmente. Il a été entendu par les juges Henri Pons et Jean-Marie d’Huy, devant lesquels il s’est expliqué sur sa rencontre secrète en avril 2004 avec Jean-Louis Gergorin, corbeau présumé de l’affaire. Le ministre de la Justice, Pascal Clément, qui a annulé un voyage à Moscou aujourd’hui, avait annoncé plus tôt qu’il saisissait l’inspection générale des services judiciaires au sujet de cette rencontre secrète avec M. Gergorin, ex-vice-président d’EADS. Le juge Van Ruymbeke avait démenti plus tôt les informations de la chaîne LCI, selon lesquelles il aurait négocié avec M. Gergorin l’envoi des courriers anonymes du corbeau accusant faussement des personnalités de détenir des comptes occultes dans la société Clearstream. Le juge avait lui-même conclu que ces listes étaient des faux. M. Clément a annoncé aussi avoir demandé au parquet de Paris l’ouverture d’une information judiciaire pour violation du secret de l’instruction, à la suite des fuites dans la presse. Face à une affaire qui déstabilise l’Exécutif, l’opposition continue de réclamer pêle-mêle le départ du Premier ministre ou des élections présidentielles anticipées. Pour le député-maire socialiste d’Evry, Manuel Valls, « les institutions sortent salies et profondément affaiblies » de cette affaire.
Jacques Chirac a été de nouveau happé hier dans la tourmente Clearstream, pour la deuxième fois en deux jours, tandis que le juge Renaud Van Ruymbeke est lui aussi mis en cause dans une affaire qui, accuse l’opposition, « salit » chaque jour un peu plus les institutions.

«Si nous apparaissons, le PR (président de la République) et moi, nous sautons », telle est la phrase...