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Actualités - OPINION

Pour un dialogue interchrétien

Les événements depuis la résolution 1559 ont montré une cohésion interchrétienne. Elle s’est manifestée à plusieurs occasions, notamment lors de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, puis des mouvements populaires successifs qui se sont succédé jusqu’au 14 Mars. Cette cohésion aura représenté le fer de lance de l’action des Libanais pour l’indépendance et la souveraineté de leur pays. La composante chrétienne était déjà mobilisée dans ce sens depuis l’appel de Bkerké, en septembre 2000. Cependant, le panorama politique actuel reflète des dissensions conflictuelles entre les chrétiens. Les occasions de ces frictions n’ont pas manqué : les élections législatives de 2005, la formation du gouvernement Siniora, les alliances nationales, l’armement du Hezbollah et l’avenir du mandat Lahoud. Les deux pôles de cette division sont, d’un côté, le général Michel Aoun, à la tête du Courant patriotique libre, et, de l’autre, les formations et personnalités chrétiennes membres du rassemblement du 14 Mars. La tutelle syrienne avait marginalisé la composante chrétienne. Le retrait total des troupes syriennes ne pouvait que laisser aux chrétiens l’espoir d’un retour libre et fort au pouvoir politique. Mais la majorité d’entre eux a été déçue par le maintien de la loi électorale de 2000 par les pôles du 14 Mars, car considérée comme perpétuant la marginalisation. Bien que des circonstances majeures aient nécessité cette adoption, cette majorité plébiscita le général Aoun, ce dernier apparaissant comme étant en diapason avec la majorité de l’électorat chrétien car en friction avec les ténors du 14 Mars. Le pays est en ce moment dans une phase critique alors que l’environnement régional est instable. Quoique la conférence nationale du dialogue représente une plate-forme politique censée consolider l’entente interlibanaise, le cours des événements paraît prendre un sens contraire. Les enjeux sont énormes : atteindre un consensus autour des exigences citées dans les résolutions 1559 et 1636, ou bien constater un échec et encourir les réactions de la communauté internationale. Bien entendu, les composantes du 14 Mars pourront toujours recourir à leur majorité au sein du gouvernement et arrêter une dans un sens bien défini, sauf qu’intégrer les composantes du 8 Mars et le Hezbollah, en particulier, représente une politique raisonnable. Quelle que soit l’option suivie, une entente et un dialogue interchrétiens feront pencher la balance nationale dans un sens donné, celui ayant guidé le consensus entre eux. Cette composante du pays a retrouvé beaucoup de son poids et, unifiée, marquerait le cours des événements. Le consensus national lui-même gagnerait à être renforcé par l’apport d’une composante chrétienne réunifiée, car devenant un pôle principal du pouvoir. La marginalisation des chrétiens se dissiperait alors, étant donné leur nouveau rôle dans la conception de l’avenir du pays. Le dialogue interchrétien ne concernera pas un programme de gouvernement global, mais une entente sur des constantes fondamentales. Restera l’autorité morale qui initiera ce dialogue entre le général Michel Aoun et les composantes chrétiennes du 14 Mars. Ce rôle national et salutaire incomberait, encore une fois, aux dignitaires de l’Église. Ibrahim K. GEMAYEL
Les événements depuis la résolution 1559 ont montré une cohésion interchrétienne. Elle s’est manifestée à plusieurs occasions, notamment lors de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, puis des mouvements populaires successifs qui se sont succédé jusqu’au 14 Mars. Cette cohésion aura représenté le fer de lance de l’action des Libanais pour...