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Actualités - OPINION

Reportage Natanz, entre poire et nucléaire

La petite ville iranienne de Natanz, connue jusqu’ici pour ses poires succulentes, est devenue aussi synonyme de ce que les États-Unis affirment être la plus grande menace pour la paix mondiale. « Vous auriez pensé qu’avec la présence des installations nucléaires si proches, les gens auraient quitté la ville et que l’économie de la cité se serait effondrée », affirme Gholam Reza Rouhi, un marchand de fruits. « Mais c’est le contraire qui s’est produit. De nouveaux venus s’installent, le commerce est florissant et le prix des terrains monte en flèche », ajoute cet homme de 40 ans. Signe d’une tension croissante, le site de l’usine de Natanz, à 25 km de la ville, est ceinturé de miradors, de stations de radars et de batteries antiaériennes visibles depuis l’autoroute passant non loin. « Je peux vous dire que c’est l’un des endroits les plus sûrs du pays et même de toute la région », assure cependant M. Rouhi. Nichée entre des sommets enneigés et des crêtes rocheuses, la petite ville tranquille abrite des vergers verdoyants, une très belle ancienne mosquée, un restaurant traditionnel servant des kébabs et une population de 20 000 habitants particulièrement accueillants. Et personne n’a affiché le moindre souci sur l’avenir de cette communauté. Les boutiques sont ouvertes et le petit commerce va son train. Les touristes étrangers, y compris de rares groupes d’Américains, sont accueillis avec le sourire. Et les conversations polies sur la relation difficile entre Iran et Occident se terminent invariablement par une franche poignée de main, y compris avec les policiers et agents de sécurité qui surveillent de près les étrangers de passage.« Il n’y a pas le moindre sentiment d’anxiété. En fait, nous éprouvons même une vraie fierté à être si proches du site nucléaire », assure Asghar Arab-Ameri, un apiculteur de 54 ans en charge de la garde de la mosquée et mausolée soufi du XXe-XXIVe siècle. « C’est une bonne chose d’être une ville atomique », explique l’homme. Pourtant, si les efforts diplomatiques visant à convaincre l’Iran de suspendre son enrichissement s’avéraient vains, l’usine pourrait devenir la cible d’une attaque aérienne américaine. « Mais je ne crois pas qu’ils en arriveront là », pense Abbas Ebadi, 55 ans, dont la famille fabrique des céramiques depuis cinq générations. Quand on en vient au sujet du nucléaire, il se fond comme bon nombre d’autres Iraniens dans le mouvement de fierté nationale que le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad entretient avec ferveur. Stephan SMITH (AFP)
La petite ville iranienne de Natanz, connue jusqu’ici pour ses poires succulentes, est devenue aussi synonyme de ce que les États-Unis affirment être la plus grande menace pour la paix mondiale.
« Vous auriez pensé qu’avec la présence des installations nucléaires si proches, les gens auraient quitté la ville et que l’économie de la cité se serait effondrée », affirme...