La Bourse de Beyrouth a rapidement digéré les bonnes nouvelles pour céder aux inquiétudes politiques

La Bourse de Beyrouth a rapidement digéré la semaine dernière l’annonce par une société koweïtienne, le Levant Holding, du lancement d’un gigantesque projet dans le centre-ville d’un coût de 1,3 milliard $, qui est censé rendre les actions de Solidere plus attrayantes. Cela d’autant que le PDG de cette société venait d’annoncer qu’elle va distribuer un dividende au titre de l’exercice 2005, largement supérieur à tous les dividendes réunis qu’elle avait distribués jusqu’à présent après qu’elle eut doublé ses gains en 2005 (108,5 millions $ contre 54,1 millions $ en 2004) et réalisé des ventes de terrains au 1er trimestre 2006 dépassant toutes ses ventes en 2005 (quelque 1,2 milliard $). Il en est de même des annonces par plusieurs banques cotées de distributions de dividendes parfois alléchants, au titre de l’exercice 2005 (BLOM, Audi, Byblos, Bank of Beirut…), qui sont passées comme inaperçues. Bien que le marché ait applaudi le projet des investisseurs koweïtiens et les perspectives de croissance de Solidere, beaucoup d’opérateurs n’étaient pas dans l’état d’esprit de poursuivre leurs achats des actions de cette société, parce qu’ils paraissaient inquiets de la situation politique intérieure à la veille de la reprise des travaux reportés du dialogue national au 28 avril. C’est ainsi qu’après avoir franchi à la hausse le seuil de 23 $ (à 23,40 $), les actions B de cette société ont dû subir la pression de quelques prises de bénéfices à la fin de la semaine dernière, les ramenant à 22,46 % contre 21,73 $ à la fin de la semaine qui l’a précédée (+3,36 %). Il en est de même des actions A, qui, après avoir affiché un plus haut à 23 $, ont dû finalement terminer la semaine à 22,56 $ contre 21,84 $ pendant la même période (+3,30 %). Mais l’essentiel dans cette évolution, c’est qu’elle s’est produite dans des échanges jamais connus depuis un mois, portant sur 1 099 195 actions des deux catégories d’une valeur de 24 658 453 $, soit 78,63 % de l’ensemble du marché la semaine dernière, contre 433 256 actions d’une valeur de 9 453 587 $ la semaine qui l’a précédée. Aux bancaires, les valeurs de ce secteur n’ont pas pu résister la semaine dernière aux prises de bénéfices. Représentant 20,2 % de l’ensemble de la cote, avec 1 105 077 titres négociés d’une valeur de 6 334 912 $, la plupart d’entre elles ont fini la semaine en baisse. C’est ainsi que les actions ordinaires et prioritaires de la Byblos Bank ont abandonné 5,55 % et 7,37 % à respectivement 2,55 $ contre 2,70 $ et à 2,50 $ contre 2,67 $ d’une huitaine à l’autre. Il en est de même des certificats GDR des banques Audi (-2,6 %) et BLOM (-1,27 %) qui ont cédé aux ventes bénéficiaires, contrairement aux actions ordinaires et préférentielles de la Bank of Beirut qui se sont adjugées en hausse de 4,17 % et 1,98 % respectivement, mais dans des échanges très minces. Par ailleurs, on a relevé la stabilité des actions de Rymco à 1,10 $ et des parts du Beirut Interbank Fund à 104,5 $, d’un côté, et, de l’autre côté, la baisse des actions du cimentier Holcim de 2,43 $ à 2,35 $ (+3,23 %) et la hausse des parts du Beirut Golden Income de 105 500 LL à 107 000 Ll (+1,42 %). Finalement, ce sont les hausses qui l’ont emporté et l’indice BLOM des valeurs libanaises est parvenu ainsi à gagner 0,70 % à 1 573,99 points à la fin de la semaine dernière, contre 1 563,06 points à la fin de la semaine qui l’a précédée. Ce mouvement s’est produit dans des échanges relativement étoffés avec 2 347 642 titres négociés d’une valeur de 31 360 801 $ contre 1 077 221 titres d’une valeur de 12 761 698 $ pendant la même période. Élie KAHWAGI