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SOCIÉTÉ - La popularité du drapeau britannique demeure très relative «Honni soit qui mal y pense»: l’Union Jack a 400 ans

La reine Élisabeth II, qui fêtera ses 80 ans la semaine prochaine, n’est pas la seule Britannique de marque à célébrer son anniversaire en avril: l’Union Jack a fêté ses 400 ans d’existence mercredi. Le drapeau du Royaume-Uni, dans une version différente, a flotté pour la première fois le 12 avril 1606 et, depuis, il a été largement récupéré, par les nostalgiques de l’empire colonial ou les fans des «sixties», en passant par l’extrême-droite politique ou les «hooligans» abreuvés de bière et de football. Le quotidien Daily Telegraph l’a qualifié mercredi «d’encore plus britannique que les “fish and chips”» et «d’insigne global du “Brit” moderne». Malgré ces hommages rendus à ce drapeau bleu, blanc, rouge, la Grande-Bretagne reste bien moins patriotique que son homologue américain, qui voue un véritable culte aux étoiles et bandes de son drapeau, symbole de fierté. «L’Union Jack n’est pas très populaire au Royaume-Uni parce qu’ici, les Britanniques sont avant tout fidèles à la monarchie», a expliqué à l’AFP le rédacteur en chef de Flagmaster Magazine, Michael Faul. Le drapeau britannique est né de l’union entre l’Angleterre et l’Écosse, après la mort de la reine Élisabeth Ire en 1603. Son successeur, James Ier d’Angleterre (connu comme VI en Écosse), décide alors de combiner la croix écossaise de Saint-André (bleue et blanche) avec la croix anglaise de Saint-George (rouge et blanche). Plusieurs modèles ont été alors envisagés, avant celui définitivement adopté le 12 avril 1606. Connu comme «le drapeau britannique», il devait servir uniquement à la marine civile et militaire des deux peuples. Mais les marins écossais boycottèrent son usage, alléguant que la croix de Saint-George était placée au-dessus de la croix écossaise, un signal de leur assujettissement. L’union de la Grande-Bretagne avec l’Irlande en 1801 a conduit à l’ajout de la croix irlandaise rouge de Saint-Patrick, créant le drapeau moderne du «Royaume-Uni». Chez «Mr Flag.com», une entreprise de Swansea au pays de Galles spécialisée dans la confection de drapeaux, l’Union Jack est le deuxième meilleur produit derrière la croix de Saint-George. Mais son propriétaire, Charles Ashburner, n’a pas caché à l’AFP que «la popularité du drapeau de l’union demeurait très relative auprès des différentes nations britanniques» (Nord-Irlandais, Écossais et Gallois). Si la popularité de l’Union Jack a chuté dans les années 80, quand des partis d’extrême-droite comme le Front national et le British National Party ont tenté de se l’approprier, il est aujourd’hui redevenu comme un accessoire de mode à travers le monde, la robe iconique de Geri Halliwell, une des chanteuses des « Spice Girls », ou le gilet du prince William en témoignent. L’Union Jack, qui fait également partie des drapeaux australien, néo-zélandais et fidjien, sera certainement davantage en évidence à l’approche des Jeux olympiques de 2012. Mais dans une Grande-Bretagne de plus en plus multiculturelle, il faudra beaucoup d’efforts pour en faire un vrai symbole d’unité nationale, comme le souhaiterait le ministre des Finances Gordon Brown, qui a récemment lancé un appel contesté au patriotisme en suggérant de placer un drapeau dans chaque jardin. Selon M. Ashburner, le gouvernement devrait d’abord montrer l’exemple dans ce dossier, notamment en changeant les conditions qui stipulent que le drapeau ne peut flotter sur les édifices gouvernementaux que 18 jours par an. «La popularité du drapeau augmenterait peut-être si les gens le voyaient tous les jours», conclut-il.

La reine Élisabeth II, qui fêtera ses 80 ans la semaine prochaine, n’est pas la seule Britannique de marque à célébrer son anniversaire en avril: l’Union Jack a fêté ses 400 ans d’existence mercredi.

Le drapeau du Royaume-Uni, dans une version différente, a flotté pour la première fois le 12 avril 1606 et, depuis, il a été largement récupéré, par les...