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Actualités - CHRONOLOGIE

France - Chirac interviendra ce soir à la télévision Le Conseil constitutionnel donne son feu vert au contrat-jeunes

Le Conseil constitutionnel français a donné hier son feu vert à la loi instaurant le contrat-jeunes, à l’origine d’une fronde sociale grandissante, et le président Jacques Chirac devrait rapidement promulguer ce texte malgré les mises en garde. Le chef du Parti socialiste (PS) François Hollande a immédiatement averti le président Chirac qu’une promulgation plongerait la France « dans l’épreuve de force », après plus de deux mois de contestation émaillée de violences qui s’est muée en crise politique. Saisi par l’opposition de gauche, le Conseil constitutionnel, « gardien » des lois en France, a validé le texte voté le 9 mars au Parlement, qui a instauré le contrat première embauche (CPE). Les « dix sages » du Conseil ont jugé que cette loi sur « l’égalité des chances » était conforme à la Constitution de 1958. Tous les regards se tournent désormais vers M. Chirac, qui interviendra à la télévision aujourd’hui à 18h00 GMT. Le chef de l’État a décidé de promulguer la loi, se rangeant ainsi résolument aux cotés de son Premier ministre Dominique de Villepin, décidé à ne pas céder à la pression de la rue, selon des sources proches du gouvernement. Mais M. Chirac devrait proposer en même temps d’ouvrir immédiatement de grandes négociations avec les partenaires sociaux. Si des « solutions positives » se dégageaient de ces négociations, le président français s’engagerait à ce qu’elles se substituent, pour tout ou partie, au CPE. M. Chirac proposerait un « Grenelle social », une expression faisant référence aux deux journées de négociations menées au siège du ministère du Travail, situé rue de Grenelle à Paris, en plein mouvement contestataire de mai 1968. M. Chirac, alors jeune secrétaire d’État à l’Emploi, y avait participé. Mais une telle proposition risque de se heurter à une fin de non-recevoir. Outre M. Hollande, les syndicats et les étudiants ont prévenu qu’ils considéreraient une promulgation de la loi par M. Chirac comme un passage en force. Ils exigent un retrait du CPE avant toute négociation. « Si le président choisit le passage en force, je pense qu’on va vraiment s’enfoncer dans le conflit », a dit Gérard Aschieri, dirigeant du syndicat d’éducation FSU. Les syndicats et la gauche avaient solennellement appelé le président Chirac, à 13 mois de la fin de son mandat, à jouer un rôle de modérateur face à l’intransigeance de M. de Villepin. Ils lui avaient demandé d’user de ses prérogatives constitutionnelles en demandant une seconde délibération du Parlement. Mais M. de Villepin a menacé de démissionner si le président ne promulguait pas immédiatement la loi, selon des sources politiques informées. Son grand rival à droite, le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, avait plaidé de son côté pour une suspension du texte afin d’ouvrir une négociation de fond. Le Conseil constitutionnel avait été saisi par 60 parlementaires de gauche qui estimaient notamment que le CPE, réservé aux moins de 26 ans, déroge à un principe fondamental d’égalité entre les salariés. Ses opposants accusent ce texte de favoriser la précarité, car il permet à l’employeur de licencier pendant deux ans sans motif. Les syndicats ont appelé à de nouvelles grèves et à des manifestations, le 4 avril, forts de la mobilisation, mardi, qui a réuni entre un et trois millions de personnes dans les rues du pays. Étudiants et lycéens maintiennent de leur côté la pression. Des centaines de jeunes ont bloqué hier les accès à plusieurs grandes villes, provoquant parfois des embouteillages monstres. Des gares ont été momentanément occupées, notamment à Marseille et à Paris, où le trafic a été un moment interrompu gare de Lyon, une des plus fréquentées de France.
Le Conseil constitutionnel français a donné hier son feu vert à la loi instaurant le contrat-jeunes, à l’origine d’une fronde sociale grandissante, et le président Jacques Chirac devrait rapidement promulguer ce texte malgré les mises en garde. Le chef du Parti socialiste (PS) François Hollande a immédiatement averti le président Chirac qu’une promulgation plongerait la...