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Actualités - OPINION

La logique dans un pays illogique devient illogique dans un pays logique

Pour s’en convaincre, il n’y a, à un observateur neutre et doté d’une logique, qu’à analyser et comparer les manchettes et les nouvelles entre un quotidien, un hebdomadaire, ou un mensuel local avec celles d’une publication étrangère. Au lieu d’un débat civique et évolutif d’un côté, on assiste localement à un débat musclé et limité aux seuls intérêts des orateurs. Au lieu d’une organisation transparente et contrôlée d’un côté, on voit des « deals » obscurs et monopolistiques, sans aucun moyen de contrôle de l’autre. Au lieu d’une séparation effective des pouvoirs publics décisionnels, on voit une troïka qui organise toute la vie publique en fonction de ses intérêts et sans aucun moyen de contrôle des organismes censés intervenir pour réguler ses mêmes pouvoirs. Au lieu d’élections libres qui donneraient au public le pouvoir de juger, on voit des élections tronquées pour garder la même junte au pouvoir depuis plus de cinq décennies. À la place des études obligatoires afin d’initier et de développer le quotient intellectuel des individus, on assiste à un appauvrissement des gens pour les garder illettrés et soumis. À la place d’universités noyaux de développement de la pensée nationale libre, on assiste soit à la liquidation physique des personnes soit au noyautage de cette pensée par des bandes soi-disant constituées en partis, qui sont en réalité des groupuscules mis aux services des seigneurs féodaux. Quand on voit les fils à papa prendre la relève de cette vieille caste, publique ou privée, avec pour seul standard de garder les avantages de ce système féodal et moyenâgeux. Quand on voit les jeunes et moins jeunes courir derrière un passeport australien, canadien ou zimbabwéen, parce qu’ils ont honte de leurs identités et fiertés nationales. Quand on voit la caste des 5 % de nantis devenir de plus en plus riche, et les 95 % de plus en plus pauvres, alors on se demande quel avenir attend ce pays et à quand une révolution à la bolchevique. Quand on voit nos chers hôtes et voisins réclamer des droits qui sont refusés aux enfants légitimes du pays. Quand des entreprises de niveau international se retirent du marché au profit des nantis locaux. Quand on voit des gens honnêtes qui ont donné l’essence de leur vie pour passer dignement leur existence terrestre rejetés dans un pays qui va à la dérive. Alors on se demande pourquoi on reste dans un tel pays qui n’a ni foi ni loi et où il n’existe que la mort intellectuelle ou l’émigration. Ou alors, on se demande s’il est possible de nous faire entendre par les participants au « dialogue national », place de l’Étoile. Histoire de leur demander d’encourager par leurs décisions nos émigrés à prendre le chemin du retour, de dire à nos « hôtes » que l’identité nationale appartient aux seuls Libanais, que c’est à ces derniers que revient le droit de décider de l’avenir de leur pays, que les armes qu’ils détiennent sont illégales et doivent être remises aux autorités militaires nationales, à qui incombe la tâche de protéger le sol national. Sinon, une mort certaine viendra nous chasser de nos foyers et il ne nous restera comme ultime recours que de faire la queue aux portes des ambassades. Pourvu qu’alors, il ne soit pas trop tard. Michel CHEMALY

Pour s’en convaincre, il n’y a, à un observateur neutre et doté d’une logique, qu’à analyser et comparer les manchettes et les nouvelles entre un quotidien, un hebdomadaire, ou un mensuel local avec celles d’une publication étrangère.
Au lieu d’un débat civique et évolutif d’un côté, on assiste localement à un débat musclé et limité aux seuls intérêts...