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Actualités - CHRONOLOGIE

MARCHÉS FINANCIERS - Trois questions à l’économiste koweïtien Jassem al-Saadoun, chef de la firme « Al-Shall Economic Consultants » Les Bourses du Golfe victimes d’une spéculation à outrance

La crise des marchés boursiers du Golfe, venant après des années de hausse continue, est le résultat d’une spéculation à outrance qui a porté leurs valeurs à un niveau excessif, estime, dans un entretien avec l’AFP, l’économiste koweïtien Jassem al-Saadoun, chef de la firme « Al-Shall Economic Consultants », qui déconseille toute intervention étatique : Q : Quelles sont les principales raisons du récent effondrement des marchés boursiers du Golfe, après leur spectaculaire hausse ces dernières années ? R : « Tous les États du Golfe ont souffert d’une vraie crise financière de 1997 à 1999 (NDLR : en raison d’une forte chute des cours du brut). Lorsque la crise s’est estompée, cela a coïncidé avec la chute du régime irakien et un déclin aigu des taux d’intérêt, ce qui a rendu le coût de l’emprunt très bon marché. « Ces conditions financières, sécuritaires et politiques favorables, conjuguées à de bas taux d’intérêt, ont créé un environnement propice à la spéculation sur les cours des actifs, qui avaient fortement baissé à la fin des années 90. « Il y a eu ensuite une inflation des prix, faisant des actifs un outil de spéculation au lieu d’être un moyen de faire des profits raisonnables. « En conséquence, les actifs, biens immobiliers comme titres boursiers, sont devenus très largement surévalués et la notion de jeu a progressivement pris le pas sur l’investissement réel. » Q : Comment jugez-vous l’intervention de plusieurs gouvernements du Golfe pour venir en aide aux Bourses en difficulté ? R : « L’intervention gouvernementale conduit normalement à une augmentation du nombre des victimes et accroît le coût. La responsabilité des gouvernements est d’assurer la sécurité des transactions boursières. Tout le reste devrait obéir aux décisions des investisseurs. « Si on ne laisse pas les investisseurs assumer les conséquences de leurs décisions, ils n’apprendront jamais et le marché ne progressera pas (...). « Pour moi, intervenir pour diviser les actions ou prendre des mesures pour faciliter l’emprunt est une grave erreur. Les pays développés ont depuis longtemps abandonné de telles pratiques. « L’intervention aggrave la crise et le marché devient artificiel. Elle fait croire aux investisseurs que dès qu’il y aura une crise, il y aura une intervention du gouvernement pour les secourir. Le résultat, c’est que beaucoup de gens se laissent attirer sur le marché. « Si la crise intervient lorsque les conditions sécuritaires et financières ne sont pas favorables, contrairement à ce qu’elles sont actuellement, les conséquences seront catastrophiques. « En fait, ces Bourses font partie du système politique de ces gouvernements, qui s’inquiètent désormais pour leur prestige politique à la suite de la chute des valeurs boursières, et ce pour deux raisons. « D’une part, ces gouvernements avaient encouragé un grand nombre de personnes à s’impliquer, faisant valoir la bonne tenue de l’économie. « D’autre part, la plupart de ces gouvernements sont fragiles, dans la mesure où ils ne disposent pas de mécanisme démocratique pour légaliser leur existence, et ont, en conséquence, tendance à acheter les faveurs politiques de leurs peuples en les rendant heureux. » Q : Quelles sont les perspectives pour ces marchés ? R : « Ce qui est arrivé sur les marchés boursiers n’était pas une catastrophe. C’était une chute normale après les hausses spectaculaires des dernières années. « Je crois que la baisse ne sera pas catastrophique, non pas parce que la situation (financière) des compagnies cotées est saine, mais surtout grâce à une situation financière et sécuritaire très favorable. »
La crise des marchés boursiers du Golfe, venant après des années de hausse continue, est le résultat d’une spéculation à outrance qui a porté leurs valeurs à un niveau excessif, estime, dans un entretien avec l’AFP, l’économiste koweïtien Jassem al-Saadoun, chef de la firme « Al-Shall Economic Consultants », qui déconseille toute intervention étatique :
Q : Quelles...