Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

VIIe ART Projection du documentaire d’Emmanuel Carrère à la salle Montaigne du CCF, demain mardi à 20h «Retour à Kotelnitch», une chronique intime

C’est dans le cadre du festival Écrans du réel, qui se déroule au CCF, rue de Damas, que le documentaire d’Emmanuel Carrère, Retour à Kotelnitch (prix spécial du jury au Festival de Venise 2003), sera projeté mardi 21 mars, à 20h. Avant tout connu comme écrivain, trois de ses romans ont fait l’objet d’adaptations cinématographiques : La Classe de neige, L’Adversaire et La Moustache, lequel a été, d’ailleurs, présenté à Beyrouth par Emmanuel Carrère lui-même lors du Festival du cinéma européen qui s’est déroulé en novembre dernier. Retour à Kotelnitch est son premier long-métrage. Kotelnitch est une petite ville située à 800 kilomètres à l’est de Moscou. Le réalisateur y est d’abord allé sur les traces d’un prisonnier de guerre hongrois qui avait passé 55 ans, oublié de tous, dans un hôpital psychiatrique. Il y est retourné une première fois faire ce qu’il croyait alors être un film documentaire, puis une seconde fois pour enterrer une jeune femme qu’il avait connue là-bas et qui avait été assassinée. Étalé sur deux ans, le tournage nous emmène en plein cœur d’une ville où le temps semble s’être arrêté et où les rues semblent être traversées par des fantômes. Et pourtant, des cœurs battent, des chants résonnent et la vodka coule à flots. Voilà le contraste que nous ressentons instantanément dès les premières images du film. La caméra, perdue dans cette intemporalité, se balade ainsi dans un univers quasi parallèle où (presque) rien ne se passe. Si le meurtre d’une jeune femme et de son enfant est au cœur du documentaire, le cinéaste ne cherche pas à investiguer. Cet horrible événement est plutôt l’occasion de confronter les protagonistes mêlés directement ou indirectement à cette histoire : des hommes et des femmes qui, entre rires et larmes, agressivité et douceur, sont les symboles d’une Russie contradictoire. Une réalité qui fait d’ailleurs partie d’Emmanuel Carrère puisqu’il est de mère russe. Cet horrible événement est donc également un moyen de retourner aux sources, de retrouver ses racines. Aussi touchant, cruel que captivant, Retour à Kotelnitch filme la rencontre d’Emmanuel Carrère avec un peuple, avec une culture dont il s’était distancié. Il entre de plein fouet dans l’intimité des personnages, laissant volontairement tourner la caméra afin de nous immerger totalement. Nous ressortons ainsi du film profondément marqués, touchés par cette chronique intime qui devient bizarrement un peu la nôtre. Dyma DEMIRDJIAN
C’est dans le cadre du festival Écrans du réel, qui se déroule au CCF, rue de Damas, que le documentaire d’Emmanuel Carrère, Retour à Kotelnitch (prix spécial du jury au Festival de Venise 2003), sera projeté mardi 21 mars, à 20h.
Avant tout connu comme écrivain, trois de ses romans ont fait l’objet d’adaptations cinématographiques : La Classe de neige,...