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Actualités - CHRONOLOGIE

Abou Ghraib : une goutte d’eau dans l’univers carcéral irakien

Les forces américaines ont annoncé la prochaine fermeture de la sinistre prison irakienne d’Abou Ghraib, mais une vingtaine de milliers de prisonniers resteront en détention à travers le pays, une situation qu’Amnesty International qualifie d’arbitraire et de propice aux abus. Près de 4 500 détenus vont être transférés de cette prison située à l’ouest de Bagdad vers d’autres centres en cours de construction, a affirmé jeudi le chef d’état-major interarmes américain Peter Pace. « Nous sommes en train de construire de nouveaux centres pour y transférer les détenus actuellement à Abou Ghraib sous notre contrôle », a-t-il dit. Les forces américaines vont transférer les prisonniers à Camp Cropper, près de l’aéroport, où se trouvent 127 détenus « VIP » comme Saddam Hussein et ses lieutenants. Selon le vice-ministre irakien de la Justice, Bouchou Ibrahim, les autorités américaines ont dépensé 55 millions de dollars pour l’extension de Camp Cropper et les travaux devraient être achevés en juillet. Elles construisent aussi deux nouvelles prisons : l’une à Khan Bani Saad, à 20 km à l’ouest de Bagdad, et l’autre à Nassiriyah, à 375 km au sud de la capitale, pour un montant de 200 millions de dollars avec une capacité totale de 6 500 à 7 500 places, selon lui. En outre, 8 607 personnes sont détenues à Camp Bucca et 1 318 à Fort Suse, dans le Kurdistan irakien. Mais l’organisation des droits de l’homme Amnesty International estime que ce transfert n’est que « du rafistolage ». « Le changement de lieu cache le problème essentiel : l’incapacité de protéger les détenus de l’arbitraire et de la détention indéfinie », a affirmé dans un communiqué William F. Schulz, directeur d’Amnesty International aux États-Unis. « Plutôt que de les transférer vers de meilleurs centres de détention, les détenus aux mains de la Force multinationale devraient bénéficier d’un système judiciaire plus efficace », a-t-il ajouté. « Ils doivent connaître les charges pesant sur eux et pouvoir bénéficier d’un procès équitable », a-t-il encore dit. De triste mémoire sous Saddam Hussein, où 4 000 détenus y furent exécutés, Abou Ghraib avait été rebaptisée par les États-Unis « Centre correctionnel de Bagdad » après la chute du régime baassiste en avril 2003. Mais en 2004, cette prison est devenue pour nombre d’Irakiens le symbole honni de l’occupation américaine après les révélations de sévices infligés aux prisonniers par des soldats américains. Une fois le transfert effectué, Abou Ghraib sera remis au gouvernement irakien, a indiqué l’armée américaine.
Les forces américaines ont annoncé la prochaine fermeture de la sinistre prison irakienne d’Abou Ghraib, mais une vingtaine de milliers de prisonniers resteront en détention à travers le pays, une situation qu’Amnesty International qualifie d’arbitraire et de propice aux abus. Près de 4 500 détenus vont être transférés de cette prison située à l’ouest de Bagdad vers...