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Terrorisme - Audition mouvementée d’un témoin phare au procès La défense de Moussaoui a demandé, sans succès, l’annulation du procès

L’audition de l’agent du FBI, qui avait vu en Zacarias Moussaoui, seul prévenu au procès sur les attentats du 11 Septembre, un pirate de l’air en puissance dès la mi-août 2001, s’est terminée sur un incident, la défense demandant sans succès l’annulation du procès. Harry Samit, agent du FBI (police fédérale) spécialisé dans la lutte antiterroriste à Minneapolis (Minnesota), était très attendu au tribunal fédéral d’Alexandria (Virginie, près de Washington) où se déroule la phase du procès destinée à fixer la peine du Français : prison à vie ou condamné à mort. Le cœur même du procès tourne en effet autour des déclarations de l’agent. L’accusation affirme que Moussaoui, en mentant à M. Samit après son arrestation en août 2001, a protégé ses complices d’el-Qaëda et provoqué la mort d’au moins une victime du 11 Septembre. La défense argumente au contraire que des déclarations sincères de Moussaoui n’auraient rien changé, compte tenu de l’incurie des services de police américains. Harry Samit, qui doit être interrogé lundi par la défense, a marqué un point pour le camp de Moussaoui : après l’arrestation, il avait tenté en vain d’obtenir des mandats de perquisition, pour fouiller les effets personnels du Français. Dès la mi-août, « la théorie (des enquêteurs) était qu’il était impliqué dans un projet de détournement d’un avion de ligne », a-t-il rappelé. Obtenir le mandat « était l’obsession de notre équipe ». Mais l’équipe n’a pas eu gain de cause. Le feu vert n’est arrivé que le 11 septembre, après les attentats. L’ambiance dans la salle d’audience s’est de plus en plus tendue, alors que l’accusation tentait d’obtenir du témoin des réponses renforçant indirectement son présupposé : si Moussaoui avait dit ce qu’il savait, l’enquête aurait pris une toute autre tournure. En fin de journée, alors que les jurés avaient déjà quitté la salle, les avocats de la défense Gerald Zerkin et Edward MacMahon ont soudainement pris la parole pour déposer une requête. « Je vous demande de déclarer la nullité » de ce procès, destiné à fixer la peine de Moussaoui (peine de mort ou prison à vie), a déclaré, presque tonitruant, Me Zerkin, protestant contre une question de trop qui laissait entendre aux jurés que Moussaoui aurait pu rappeler l’agent depuis sa prison. La juge Leonie Brinkema en charge de l’affaire a rejeté cette demande. Mais Mme Brinkema, qui avait interdit en 2003 au gouvernement de requérir la peine de mort avant d’être cassée en appel un an plus tard, a laissé entendre qu’elle restait très réservée sur ce point. « Je ne connais pas une seule affaire dans laquelle le fait de ne pas avoir fait quelque chose a eu pour conséquence l’application de la peine de mort », a-t-elle dit.

L’audition de l’agent du FBI, qui avait vu en Zacarias Moussaoui, seul prévenu au procès sur les attentats du 11 Septembre, un pirate de l’air en puissance dès la mi-août 2001, s’est terminée sur un incident, la défense demandant sans succès l’annulation du procès.

Harry Samit, agent du FBI (police fédérale) spécialisé dans la lutte antiterroriste à...