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La pétition des treize millions

Que le dialogue national n’aboutisse pas, cela n’étonne personne, mais déçoit. La présomption d’échec de cette initiative, son incapacité d’atteindre des résultats tangibles est due au constat amer et objectif suivant : les obstacles seraient malheureusement beaucoup plus importants que les éléments qui permettraient sa réussite. Il n’empêche que les Libanais veulent croire en ce dialogue, pour voir enfin leurs responsables sortir de leur torpeur, en cette période transitoire paralysante, et vaquer tranquillement aux préoccupations plus proches des besoins vitaux de la population : nourriture, logement, transport, éducation et santé. De manière générale, ce sont moins les sujets au menu du dialogue, certes corsés, que les interlocuteurs eux-mêmes, qui empêchent sa réussite. Cela aurait été facile de palabrer sur la libanité des plages de Jounieh plutôt que sur celle des fermes de Chebaa, ou encore sur le désarmement de la Croix-Rouge plutôt que sur celui du Hezbollah. Le consensus aurait été vite atteint. Mais que voulez-vous, messieurs les politiciens, vous avez un métier qui n’est pas de tout repos. D’autant plus difficile que ce genre de pourparlers nécessite des techniques et des qualités particulières qui n’existent pas chez certains d’entre vous. Une vision nationale transcendant les intérêts particuliers, personnels, familiaux, régionaux et surtout confessionnels doit d’une part prédominer. De l’autre, les interlocuteurs sont censés maîtriser l’art du dialogue, et non celui du monologue dans lequel ils excellent. Il ne suffit pas de se mettre autour d’une même table ; encore faut-il savoir écouter. Certes, trente ans de communication via le téléphone cassé de Damas ne facilitent pas la tâche. Mais voir ceux-là mêmes qui ont échoué à dialoguer pendant trois décennies à une même table la complique encore plus. Ces politiciens de « premier rang » doivent être relégués au dernier afin de permettre à une nouvelle génération de faire ce travail, mais aussi de gouverner, loin des tractations traditionnelles. Une relève capable, nous débarrassant de cette vieille garde à mentalité féodale qui fait mine de ne pas voir la porte de sortie, pourtant grande ouverte. La mode étant aux pétitions, pourquoi ne pas lancer celle des treize millions de Libanais, ici et dans le monde, qui diraient « fel » à cette caste qui nous gouverne mal depuis si longtemps ? Bruno BARMAKI
Que le dialogue national n’aboutisse pas, cela n’étonne personne, mais déçoit. La présomption d’échec de cette initiative, son incapacité d’atteindre des résultats tangibles est due au constat amer et objectif suivant : les obstacles seraient malheureusement beaucoup plus importants que les éléments qui permettraient sa réussite. Il n’empêche que les Libanais...