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Et pourquoi pas un référendum ?

Monsieur le président de la République Garant des institutions libanaises Garant de notre souveraineté et de notre démocratie. Monsieur le Président, J’ai suivi avec un vif intérêt l’échange de lettres que vous avez eu avec Issa Goraieb. Je ne sais plus si je dois en rire ou en pleurer, mais il me paraît évident que nous atteignons des sommets de ridicule. L’interprétation « objective » que chaque partie fait de l’histoire récente de notre pays est un débat sans fin dont le résultat dépend en grande partie de l’appartenance des uns et des autres au camp loyaliste ou souverainiste (et encore, il s’agirait de dissiper l’ambiguïté actuelle qui règne autour de ces mots). Ce qui me désole le plus, Monsieur le Président, c’est de voir le peuple libanais pris en otage entre vous et les forces de la majorité (ou de l’opposition, selon votre point de vue) et de le voir subir de plein fouet les conséquences du blocage moral, économique et politique inhérent à ce genre de situation. Je tiens à souligner, Monsieur le Président, que je ne me situe dans aucun des camps susmentionnés. Je tiens trop à ma liberté de penser et à mon objectivité qui me permettent de prendre du recul par rapport aux événements et d’analyser les positions opportunes et virevoltantes de nos politiques locaux. Vous vous positionnez aujourd’hui en défenseur légitime de notre souveraineté et, plus particulièrement, en représentant moral du peuple libanais dans son ensemble et surtout vous assurez avoir le soutien du peuple. Vos opposants tiennent le discours inverse. Je ne veux pas prendre part à ce débat houleux qui risque de nous mener droit à un statu quo extrêmement dommageable pour nos concitoyens, même si j’ai mon idée sur le sujet. Ce que je vous propose, Monsieur le Président, c’est de demander aux Libanais eux-mêmes de statuer sur la question en organisant un référendum national consultatif en leur posant les deux questions suivantes : – Pensez-vous que le président Lahoud représente aux mieux les valeurs libanaises ? – Souhaitez-vous sa démission ? Ce référendum, qui ne saurait avoir de valeur constitutionnelle, pourrait servir à établir votre légitimité représentative et populaire. Vous pouvez toujours arguer que les députés élus par les Libanais sont les représentants du peuple. Mais vous ne les écoutez même plus aujourd’hui. J’anticipe aussi votre crainte de résultats « truqués ». Soyons réalistes et objectifs encore une fois. Si le président ne peut garantir la tenue d’une consultation légale et démocratique, qui pourrait le faire et surtout sur quels principes reposent les fondements de votre pouvoir ? Et si vous pensez, comme il semblerait être le cas aujourd’hui, que la rue puisse être manipulée par un soi-disant complot sioniste-américain orchestré par M. Jacques Chirac, je vous invite à éditer une révision des écrits de Machiavel. Malgré tout son génie, l’auteur du Prince n’aurait jamais envisagé un scénario aussi grossièrement paranoïaque. Vous prétendez que votre remplacement à la tête de l’État par une personne en qui vous n’avez pas confiance pourrait s’avérer catastrophique pour notre pays. Votre opinion n’engage que vous mais de grâce, Monsieur le Président, pensez aux aspirations des Libanais qui ne rêvent qu’à un avenir meilleur et sachez adopter la position digne et courageuse que d’autres grands hommes ont su prendre avant vous. Je vous prie d’accepter, Monsieur le Président de la République, l’expression de mes sentiments distingués. Sélim A. SINNO Architecte
Monsieur le président de la République
Garant des institutions libanaises
Garant de notre souveraineté et de notre démocratie.

Monsieur le Président,
J’ai suivi avec un vif intérêt l’échange de lettres que vous avez eu avec Issa Goraieb. Je ne sais plus si je dois en rire ou en pleurer, mais il me paraît évident que nous atteignons des sommets de ridicule....