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RUSSIE La fièvre boursière à Moscou commence à inquiéter

La formidable envolée de la Bourse de Moscou depuis plus d’un an pourrait avoir atteint un seuil critique et commence à inquiéter le gouvernement russe, qui a dit hier craindre que ne se forme une bulle financière. « Nous avons très peur de la formation de ce qu’on appelle une bulle », a déclaré hier le ministre russe du Développement économique Guerman Gref pendant le Conseil des ministres, cité par l’agence Interfax. Le marché boursier russe a bondi de 83 % en 2005 et gagné encore 30,5 % sur les deux premiers mois de 2006, une progression record par rapport aux autres marchés mondiaux sur cette période, grâce à un afflux de liquidités des fonds de pension étrangers et des pétrodollars russes. « Il faut analyser la situation dans la dizaine d’entreprises qui comptent pour 80 % de la capitalisation du marché boursier, pour être prêt à toute évolution de la situation », a expliqué le ministre. La progression de la capitalisation des compagnies énergétiques notamment suscite des inquiétudes, a dit M. Gref, estimant « qu’il fallait garder le doigt sur le pouls des compagnies-clés pour être sûr que l’optimisme des investisseurs ne va pas entraîner un effondrement ». Le chef du service fédéral des marchés financiers, Oleg Viouguine, avait aussi souligné mi-février que cette progression de la capitalisation boursière russe – qui dépasse 600 milliards de dollars ou 80 % du PIB – « n’était pas sans danger ». Roland Nash, stratège boursier de la société d’investissement Renaissance Capital, rappelle que le bond de 150 millions de dollars de la capitalisation du marché russe depuis la fin 2005 représente une création de valeur aussi importante que celle enregistrée entre le début 2001 et l’automne 2003, quand le patron de Ioukos Mikhaïl Khodorkovski a été arrêté. Cette arrestation et la campagne judiciaire sans précédent contre l’ex-numéro un du pétrole russe, considérée comme inspirée par le Kremlin, avaient entraîné une chute vertigineuse puis une évolution en dents de scie de ce marché boursier très spéculatif. Mais le souvenir de cet épisode douloureux, notamment pour les propriétaires de titres Ioukos, semble s’être totalement effacé. Le marché boursier russe pourrait encore gonfler puisque « l’offre de capitaux est plus importante que l’offre d’actifs », écrit M. Nash dans une note d’analyse. Mais il relève cependant que « les fondamentaux ne justifient pas ce niveau d’enthousiasme ». Le RTS, l’indice de référence du marché russe, a enregistré une chute de 4,2 % mardi dans un volume record de 3 milliards de dollars, la baisse la plus importante depuis octobre 2005 qui pourrait signaler le début d’une correction, ont estimé les analystes à Moscou. Cependant, la vague attendue d’introductions en Bourse de groupes russes cette année, qui pourraient lever plus de 20 milliards de dollars, devrait contribuer à nourrir l’appétit pour les actions russes. Le pétrolier russe public Rosneft notamment, qui prépare son entrée simultanée sur plusieurs places boursières cette année, allèche particulièrement les investisseurs. Pour rendre la Bourse russe moins risquée, le gouvernement prévoit de moderniser l’infrastructure du système boursier, de favoriser l’émergence d’investisseurs institutionnels en Russie et de renforcer la protection des droits des investisseurs. De son côté, le London Stock Exchange, où les échanges d’actions russes ont atteint 4,3 milliards de dollars l’an dernier, a signé mardi un accord avec la place boursière moscovite Micex pour promouvoir les introductions en Bourse de groupes russes sur les deux places.
La formidable envolée de la Bourse de Moscou depuis plus d’un an pourrait avoir atteint un seuil critique et commence à inquiéter le gouvernement russe, qui a dit hier craindre que ne se forme une bulle financière.
« Nous avons très peur de la formation de ce qu’on appelle une bulle », a déclaré hier le ministre russe du Développement économique Guerman Gref pendant le...