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FESTIVAL AL-BUSTAN - Ils seront en concert ce soir, avec l’Orchestre de chambre philharmonique de Saint-Pétersbourg Barnabas Kelemen et Katalin Kokas, de feu et d’eau

Ce soir, à l’auditorium Émile Bustani, les mélomanes auront l’occasion d’écouter le couple de solistes Kelemen-Kokas, un mélange de feu et d’eau, qui donnera un concert unique. Au programme: la Sérénade de Brahms conduite par l’Orchestre de chambre philharmonique de Saint-Pétersbourg, le Concert n°3, KV 216 et la Symphonie concertante pour violon et alto KV 364. On a pris l’habitude de faire dériver le mot concerto du latin «concertare», qui signifie se quereller, se battre, mais aussi débattre et on s’autorise à évoquer un affrontement entre le soliste et l’orchestre. En effet, dans ce genre musical qui confronte un soliste (instrumental) à une formation ou à un orchestre, un véritable dialogue s’établit alterné de répliques, de soutien, de ponctuations ou de cadences. Les solistes peuvent y imposer leur style et leur personnalité. Ce soir, cette dernière sera unique et double à la fois, puisqu’elle renvoie l’image d’un couple uni, dans la vie et professionnellement. Celle de Barnabas Kelemen au violon et son épouse Katalin Kokas à l’alto. Un couple uni par la passion de la musique depuis les petites classes, sous la houlette de grands maîtres comme Valeria Baranyai et Eszter Perényi, ensuite par la passion tout court à l’âge de dix-huit ans. «Nous sommes tous deux issus de familles de musiciens, expliquera Barnabas Kelemen. À l’âge de six ans, nous fréquentions déjà la même école de musique (académie Franz Liszt, à Budapest). Plus tard, nous avons également suivi de nombreux cours de maîtrise avec, entre autres maîtres, Igor Ozim et Isaac Stern.» «Ma femme, poursuit-il, voulait faire du violoncelle, mais sa mère (la meilleure professeur de violoncelle de l’époque) l’a dirigée vers le violon, question de morphologie des mains. Katalin s’est donc décidée à choisir l’instrument intermédiaire qui est l’alto, qui se caractérise par sa taille et par ses notes accordées plus bas que le violon et surtout par son beau timbre étouffé. Quant à moi, j’avais opté pour cet instrument grinçant et lancinant en souvenir de mon grand-père. Bien que ne l’ayant pas connu, j’ai toujours écouté les compositions majestueuses de mon grand-père Pauli Partis, violoniste gitan qui composait pour les films en noir et blanc de l’époque.» Ce passé glorieux va composer la trame de deux vies, imbibées de musique. «Mais il ne suffit pas de faire de la musique tout court, enchaîne Kelemen, il faut que cette même musique puise son inspiration dans le quotidien, tels la vie de famille, les amis… C’est ce à quoi nous nous attelons tous les jours.» Avec beaucoup d’ardeur et de fougue, les deux artistes évoluent dans l’univers musical en le marquant de leur sceau. Des carrières indépendantes, qui se rencontrent occasionnellement et s’imbriquent souvent l’une dans l’autre. «De toutes les influences qui ont dominé notre parcours, notre relation en est la plus importante. Grâce à cette fusion d’âmes, nous nous enrichissons l’un de l’autre. Je suis tout comme le feu et la terre. J’aime peaufiner mon travail des semaines à l’avance et je m’enflamme souvent sur scène, tandis que Katelin est comme l’eau et l’air. Elle travaille dans l’urgence et dans l’émotion spontanée. Au fil des ans, je me suis assagi en la regardant et, de son côté, elle s’est mise à observer ma technique.» Enseigner, partir en tournées et réaliser des compilations comme celles qui sortiront en mai (quarante-quatre duos de violons de Béla Bartok, sonates de Leclerc ou DVD des concertos de Mozart). Autant de projets et d’activités qui leur font parcourir le monde. Les prix et les reconnaissances du public sont là pour couronner ce travail en commun et ces émotions conjuguées. «Les plus émouvants et les plus marquants ont été, conclut Kelemen, le prix européen attribué à Katalin en 2002 ainsi que le prix d’Indianapolis qui m’a été décerné avec ce merveilleux violon et surtout le plus beau trophée de tous, la naissance de notre petite fille, une date qui est venue couronner cette excellente année.» Colette KHALAF
Ce soir, à l’auditorium Émile Bustani, les mélomanes auront l’occasion d’écouter le couple de solistes Kelemen-Kokas, un mélange de feu et d’eau, qui donnera un concert unique.
Au programme: la Sérénade de Brahms conduite par l’Orchestre de chambre philharmonique de Saint-Pétersbourg, le Concert n°3, KV 216 et la Symphonie concertante pour violon et alto KV 364....