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Actualités - CHRONOLOGIE

CONGRÈS - Les banques ne sont pas disposées à injecter des fonds alors que le gaspillage public se poursuit , souligne Bassile Salamé : « L’entente interne sur le programme de réforme fera sortir le Liban du cycle de la dette »

La tenue de la conférence de Beyrouth I a été au centre des interventions tant du président de l’Association des banques, François Bassile, que du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, prononcées à l’occasion de l’organisation du séminaire de formation sur le guide d’audit des banques et des sociétés financières. Les deux intervenants ont souligné chacun dans un style qui lui est propre la nécessité de la mise en œuvre de réformes radicales comme préambule à la réussite de la rencontre des pays donateurs. François Bassile s’est félicité des efforts du gouvernement portant sur les préparatifs de la conférence de Beyrouth I, affirmant que le secteur bancaire table sur le succès de ce congrès. Il a souligné l’entière disposition du secteur bancaire à accompagner avec l’efficacité recommandée les réformes essentielles que le gouvernement a l’intention d’intégrer à sa feuille de route. «Nous avons identifié lors de la dernière rencontre de travail au Sérail, qui a groupé les membres du conseil d’administration de l’Association des banques au Liban (ABL) et le Premier ministre, de nombreuses orientations visant à relancer la croissance économique et à régler les multiples aspects du problème social en plus de mesures qui résoudraient les questions du déficit budgétaire et de l’endettement public », a-t-il dit. Contre une hausse des taxes Le président de l’ABL a révélé que le conseil d’administration de l’association a exprimé au chef du gouvernement son appréhension face à une majoration des taxes sur les taux d’intérêt, une telle mesure affaiblissant la compétitivité du marché de Beyrouth. C’est qu’aucun des marchés financiers sur le double plan régional et international n’impose de taxes sur les dépôts des non-résidents. « Le conseil d’administration a insisté sur son refus de toute charge supplémentaire que le gouvernement imposerait exclusivement aux banques, en sachant que les profits du secteur bancaire ne dépassent pas les 5 %. Nous soutenons en revanche toute mesure qui serait imposée à toutes les activités économiques d’une façon juste et équitable », a-t-il dit. François Bassile a souligné que « le secteur bancaire est disposé à participer aux côtés des pays donateurs et des institutions financières internationales à l’élaboration d’un mécanisme de financement spécialisé qui accompagnerait sérieusement les opérations de privatisation et de financement des PME ». Il a réaffirmé avec véhémence que « les banques ne sont pas prêtes à injecter de nouveau des fonds alors que le gaspillage des deniers publics et les subventions économiques et sociales improductives se poursuivent». «Seules des réformes radicales méritent la tenue d’une conférence internationale. Que la feuille de route du gouvernement en fasse cas et que le Parlement l’approuve afin qu’elle devienne une loi obligatoire pour tous. Nous serons alors l’un des premiers secteurs économiques privés à la soutenir et à l’accompagner », a-t-il conclu. De son côté, le président de la Commission de contrôle des banques, Walid Alameddine, a souligné l’importance de la confiance mise dans le secteur bancaire libanais, affirmant qu’il s’agit du facteur principal qui a entraîné une hausse du volume des avoirs des établissements de crédit. « Il s’agit aussi d’une confiance dans les directoires des banques qui ont fait preuve d’une importante capacité à évoluer rapidement en plus de la confiance dans le contrôle mené par les cabinets d’audit ». Prenant la parole à son tour, le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a affirmé que l’entente interne sur le programme de réforme du gouvernement permettrait au Liban de profiter d’une occasion historique susceptible de faire sortir le pays du cercle de la dette. Ceci permettrait d’améliorer la notation du Liban et contribuer à baisser le taux de capitalisation des banques exigé par les accords de Bâle II. « Par conséquent les établissements de crédit pourraient augmenter leurs placements », a encore dit Riad Salamé. Il a estimé qu’il est demandé aux banques dans les circonstances actuelles de préserver leur niveau de prestation et de développer leurs ressources humaines ainsi que de profiter des excédents de liquidités dans la région pour conforter leurs fonds propres. Il a rappelé que le secteur bancaire libanais a attiré plus d’un milliard de dollars appartenant à des non-résidents au cours de décembre 2005 et janvier 2006 et qui ont été utilisés pour renforcer leurs avoirs propres. Riad Salamé a rappelé également que malgré les difficultés, la balance des paiements a enregistré un excédent de 700 millions de dollars en 2005 et de 377 millions de dollars en janvier 2006 alors que les dépôts bancaires ont enregistré une hausse de 5 %, le total des dépôts s’élevant à 62 milliards de dollars. « L’intérêt national et non seulement l’intérêt des banquiers exigent que la réputation du secteur bancaire soit sauvegardée. Les marchés s’attendent à une amélioration des profits du secteur qui passerait de 0,8 % à 1 %, voire plus. Ce qui diminuerait l’obligation de constituer des provisions dont le taux dépassait les moyennes internationales entre 1997 et 2003. » Il a invité les banques à élargir leur base d’actionnariats et à coter leur action sur les marchés organisés. « Il s’agit d’un moyen pratique pour répondre aux critères internationaux et assurer la transparence et la capacité compétitive », a-t-il dit. Le gouverneur de la Banque centrale a insisté sur le fait que la BDL se montrerait vigilante quant à la mise en œuvre par les banques des circulaires d’application des accords de Bâle II sous la supervision de la Commission de contrôle des banques. Liliane MOKBEL
La tenue de la conférence de Beyrouth I a été au centre des interventions tant du président de l’Association des banques, François Bassile, que du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, prononcées à l’occasion de l’organisation du séminaire de formation sur le guide d’audit des banques et des sociétés financières.
Les deux intervenants ont souligné chacun...