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Le nouveau Parlement palestinien inauguré samedi Longtemps traqués, les députés du Hamas savourent leur moment de gloire

Longtemps traqués par Israël et vivant dans une quasi-clandestinité, les chefs du Hamas ont savouré samedi un moment de gloire sous les feux des projecteurs avec l’inauguration du Parlement palestinien qu’ils dominent. Le principaux dirigeants du mouvement islamiste, comme Ismaïl Haniyeh, Mahmoud al-Zahar et Saïd Siam, ont assisté par vidéo-conférence dans une salle de réunions à Gaza à la séance inaugurale du Conseil législatif (CLP), qui s’est tenue à Ramallah en Cisjordanie. Depuis 2002, les services de sécurité israéliens ont assassiné des dizaines d’activistes et de cadres du Hamas, notamment ses chefs Ahmad Yassine et Abdelaziz al-Rantissi, ce qui a amené les autres dirigeants à vivre terrés dans des caches et à réduire au minimum leurs apparitions publiques. Ils ont commencé à reprendre une vie normale ces derniers mois à la faveur d’une trêve informelle dans les violences, mais la prudence est restée de mise. Replet et barbe poivre et sel bien taillée, M. Haniyeh est assailli par une horde de journalistes à son arrivée à la salle. Quatre gardes du corps, dont deux de ses fils, l’escortent. Aucune arme n’est visible. M. Zahar, qui a échappé de justesse en septembre 2003 à une tentative d’assassinat israélienne, arrive lui aussi sous bonne garde. La députée Oum Nidal Farhat, qui a perdu trois de ses fils durant l’intifada, arrive accompagnée de deux autres de ses enfants. Une foule de badauds rassemblés aux abords de la salle l’accueille avec un tonnerre d’applaudissements. Ahmad Bahar, élu vice-président du CLP, affirme que « les dirigeants du Hamas se trouvent à la tête du pouvoir législatif grâce aux sacrifices et au sang versé par notre mouvement ». « J’espère qu’ils vont pouvoir mener une meilleure vie grâce aux noces démocratiques palestiniennes », a-t-il dit en se référant aux élections législatives du 25 janvier lors desquelles le Hamas a écrasé le Fateh. « Les leaders du Hamas vont pouvoir mener une vie normale, sauf si Israël se met à nouveau à menacer de les assassiner », dit pour sa part Fathi Hamad, un nouvel élu du Hamas. Dans la salle, les cris d’« Allah Akbar » fusent lorsque Moushir al-Masri et Abdelfattah Doukhan, respectivement cadet et doyen d’âge du nouveau CLP, tous deux du Hamas, sont appelés à la tribune. Signe des temps qui changent, à l’heure de la prière de midi, M. Doukhan ordonne une pause de 15 minutes pour permettre aux députés d’effectuer la prière ensemble dans la salle. Assistant à la séance d’investiture à Ramallah, Aziz Doweik, un cadre du mouvement islamiste, a pour sa part été confortablement élu président du nouveau CLP, succédant au président sortant Rawhi Fattouh. « Nous vous promettons d’œuvrer pour mettre fin à l’occupation, défendre la cause juste de notre peuple et notre droit à la légitime défense et à la résistance contre l’occupation », a-t-il déclaré dans une brève allocution. Peu avant, le leader palestinien Mahmoud Abbas avait dans son discours d’inauguration appelé à un règlement négocié du conflit avec Israël et au respect des accords passés avec ce pays. M. Doweik a quitté le QG de l’Autorité palestinienne à bord de la grosse Mercedes qui était réservée il y a encore quelques heures à son prédécesseur. « C’est un signe de la passation souple du pouvoir », commente sur le ton de la plaisanterie un député du Hamas en regardant les journalistes mitraillant M. Doweik de photos alors qu’il prenait place sur le siège arrière du véhicule.
Longtemps traqués par Israël et vivant dans une quasi-clandestinité, les chefs du Hamas ont savouré samedi un moment de gloire sous les feux des projecteurs avec l’inauguration du Parlement palestinien qu’ils dominent.
Le principaux dirigeants du mouvement islamiste, comme Ismaïl Haniyeh, Mahmoud al-Zahar et Saïd Siam, ont assisté par vidéo-conférence dans une salle de...