Le 14 février, un an après

Le 14 février a marqué la première commémoration de l’assassinat du martyr Rafic Hariri et de ses compagnons. Depuis ce jour de 2005, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Le pays a été le théâtre d’une série d’attentats à la bombe, d’assassinats et tentatives d’assassinat, d’élections législatives qui ont consacré un nouveau paysage politique, bref de soubresauts à répétition. Quel constat tire-t-on aujourd’hui de cette année riche en développements et qui a marqué le retour à l’indépendance ? Les Libanais ont eu du mal à gérer leur liberté retrouvée et cela est normal après trente ans d’une tutelle pesante. Néanmoins, ils se sont retrouvés dans un gouvernement symbolisant les forces du 14 mars et celles du 8 mars. Pas toujours harmonieusement. Les uns s’accrochant à leurs acquis, essentiellement cristallisés par l’indépendance reconquise et la liberté, et les autres à une alliance indéfectible avec la Syrie. L’enquête internationale, qui a déjà dévoilé le coupable sans le nommer directement en attendant le timing propice, a certes annoncé la fin d’un quart de siècle d’impunité. Mais il reste encore beaucoup à faire pour redynamiser l’appareil judiciaire et nettoyer les appareils et services étatiques. L’avenir est plus engageant que le passé, mais beaucoup de défis demeurent, en premier celui d’instaurer un véritable dialogue national autour de questions clés telles que celles du Hezbollah, des relations avec la Syrie, de la loi électorale, de l’avenir du pays et de son rôle. Il est plus qu’urgent d’amorcer ce dialogue. L’entente Aoun-Nasrallah peut s’inscrire dans ce contexte si vraiment son but est de ramener le Hezbollah dans le giron national. Un an est passé et tant de changements ont eu lieu. Aux Libanais de prendre en main leur destin, qui ne leur pardonnera pas les errements. Paul SAWAYA Hiwar pour la citoyenneté au Liban