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PEOPLE - Le Premier ministre nippon renonce à ses projets de réforme du code impérial Les femmes attendront pour s’asseoir sur le trône du Chrysanthème

Confronté à une fronde politique grandissante, le Premier ministre nippon Junichiro Koizumi a dû surseoir à son projet législatif controversé d’installer une impératrice sur le trône du Japon (« trône du Chrysanthème »), après l’annonce surprise de la grossesse d’une princesse impériale. M. Koizumi a ainsi renoncé à soumettre sa réforme du code impérial au cours de la présente session qui s’achève en juin, comme il s’y était engagé, selon les médias citant des sources gouvernementales. Interrogé, le Premier ministre s’est contenté de déclarer que son Parti libéral-démocrate (PLD) organiserait des « séminaires » afin de procéder « avec prudence » pour éviter « d’instrumentaliser politiquement » la question. Mais il a également reconnu que la donne avait « changé » après l’annonce cette semaine que la princesse Kiko, 39 ans, l’épouse du frère du prince héritier, est enceinte et doit accoucher en septembre ou octobre. Une nouvelle qui fait renaître l’espoir d’un héritier mâle au trône. Aucun garçon n’est né au sein de la famille impériale depuis plus de 40 ans, ce qui suscite au Japon de vives interrogations et des doutes sur la pérennité de la plus ancienne dynastie du monde (qui remonte à 2 600 ans). L’annonce de la grossesse de la princesse Kiko a fait l’effet d’une bombe au moment même où le Premier ministre s’apprêtait à présenter devant la Diète son projet de loi autorisant l’accession des femmes au trône. Les adversaires traditionalistes d’une succession matrilinéaire ont sauté sur l’occasion pour exhorter M. Koizumi à prendre le temps de la réflexion. Jusqu’à présent, une majorité de Japonais soutenait le projet de réforme de la loi de succession impériale, selon les sondages, mais ces dernières semaines, le chef du gouvernement a été confronté à une levée de boucliers contre ses plans, au sein même de son propre camp conservateur. Quelque 180 parlementaires conservateurs (sur 772 députés et sénateurs) avaient pétitionné en faveur du statu quo. Dans leur sillage, plusieurs ministres du gouvernement de M. Koizumi avaient lancé un appel à la prudence contre toute « décision hâtive ». Jeudi, déjà, M. Koizumi avait affiché sa volonté d’obtenir un « consensus » avant de soumettre cette réforme qu’il jugeait néanmoins nécessaire. Mais il a finalement abandonné son projet, estimant qu’il fallait « éviter tout trouble politique », selon le quotidien conservateur Yomiuri. L’éventuelle révision du code impérial – si elle voit jamais le jour – devrait donc échoir au prochain gouvernement, puisque M. Koizumi doit quitter le pouvoir en septembre prochain. Prudent stratège, le Premier ministre a confié à son dauphin, le numéro deux du gouvernement, Shinzo Abé, qu’il valait mieux mettre fin à cette polémique qui prenait une tournure politique périlleuse afin de ne pas diviser la nation, témoigne le quotidien nationaliste Sankei. Pour le politologue Tetsuro Kato, le Premier ministre a saisi la chance inattendue de « se débarrasser à temps » d’une véritable patate chaude. « Il peut ainsi éviter que la polémique ne prenne de l’ampleur au moment où son gouvernement a d’autres soucis », comme le scandale financier Livedoor, a souligné M. Kato.
Confronté à une fronde politique grandissante, le Premier ministre nippon Junichiro Koizumi a dû surseoir à son projet législatif controversé d’installer une impératrice sur le trône du Japon (« trône du Chrysanthème »), après l’annonce surprise de la grossesse d’une princesse impériale. M. Koizumi a ainsi renoncé à soumettre sa réforme du code impérial au cours...