Santoro : Au revoir, à l’an prochain

Le superbe parcours de Fabrice Santoro à l’Open d’Australie a pris fin en quarts de finale, mais le vétéran français a d’ores et déjà annoncé qu’il serait bien là l’année prochaine à Melbourne pour vivre de nouvelles aventures. « J’ai réussi un parcours extraordinaire. Ça me donne envie de poursuivre ma carrière encore quelque temps », a assuré le Toulonnais au moral intact malgré la sévère défaite infligée par l’Argentin David Nalbandian, tête de série n° 4, en trois sets, 7-5, 6-0, 6-0. Contrairement à ses précédents adversaires, dont les têtes de série Gaston Gaudio (n° 8) et David Ferrer (n° 11), le vainqueur du Masters n’est pas tombé dans les pièges du jeu atypique de Santoro. Donnant une impression de grande facilité, le Sud-Américain a contrecarré les intentions offensives du Français, qui s’était rué au filet lors de ses quatre premiers matches, en se montrant remarquable du fond du court, en retour de service, en passing shots et aussi lorsque les échanges se prolongeaient. « C’est un joueur très malin. Il a joué beaucoup en angle. Il m’en mettait une à droite, une à gauche. Il a joué un tennis exceptionnel », a reconnu, admiratif, le Français, qui disputait son premier quart de finale de grand chelem à 33 ans après 54 tentatives. À plat Sachant ses réserves limitées, le Français connaissait l’importance du début de match. « Le premier set, où j’ai vraiment donné tout ce qui me restait comme énergie, a été crucial. J’ai eu mes chances de faire la course en tête, mais malheureusement, il a été trop fort. Ensuite, les batteries étaient vraiment à plat », a-t-il commenté. « Les deux derniers sets, je savais que ça allait être très dur. J’ai essayé de grappiller quelques points à droite, à gauche. Mais il a joué en pleine confiance, de plus en plus libéré », a dit Santoro, qui n’a jamais donné l’impression de pouvoir retourner la situation. Éliminé aussi en double, le Français va maintenant prendre un peu de repos. « À mon âge, je ne peux plus repartir sans recharger les batteries. J’ai quelques douleurs à droite, à gauche, notamment une à l’épaule », a-t-il dit. Cette coupure en famille – sa compagne et lui ont une petite fille de quatre ans et demi – va aussi lui permettre de réfléchir à son prochain objectif, maintenant que le quart de finale de grand chelem après lequel il courait depuis dix-huit ans est dans la poche. « Comme j’ai bien tenu physiquement ici, pourquoi pas gagner un tournoi? » dit Santoro, qui a déjà inscrit à son palmarès quatre titres de l’ATP en simple, Lyon (1997), Marseille (1999), Doha (2000) et Dubaï (2002), plus 19 en double (dont deux Open d’Australie en 2003 et 2004). Un peu plus tard dans la saison, le Français, qui va réapparaître dans les 50 premiers mondiaux dès lundi prochain, aimerait « faire une bonne saison sur gazon », surface qui convient à son jeu mais sur laquelle il n’a jamais vraiment réussi, la faute à la priorité toujours accordée à la terre battue et à Roland-Garros au printemps. Objectif gazon « À Roland-Garros, sur 128 joueurs, il y en a 90 contre lesquels je n’ai pas envie de jouer. À Wimbledon, le ratio est inverse. Alors je me dis : pourquoi ne pas vivre les mêmes émotions à Wimbledon », lance « Fabulous Fab ». Le Français rêve de jouer sur le Central londonien, le seul grand court qu’il n’a jamais foulé, à condition bien sûr qu’il ne s’agisse pas du match d’ouverture de Wimbledon contre le tenant du titre, Roger Federer, le n° 1 mondial qu’il admire tant. Il y a aussi la Coupe Davis. En novembre, Santoro a publiquement fait acte de candidature pour un retour en équipe de France, plutôt en double qu’en simple, mais il préfère ne pas s’étendre sur le sujet avant d’en avoir discuté avec Guy Forget. « L’équipe de France n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui. Elle doit se donner comme objectif de gagner la Coupe Davis dans les trois prochaines années », dit-il. Cela passe par une victoire dans un premier tour très difficile, début février en Allemagne. Avec ou sans lui ? Le capitaine donnera sa réponse dans quelques jours.