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Actualités - CHRONOLOGIE

L’hégémonie du Fateh remise en question face au Hamas

Les Palestiniens, pour la deuxième fois de leur histoire, élisent mercredi leur Parlement, lors d’un scrutin qui pourrait voir l’hégémonie du Fateh remise en question face au Hamas. Au fil des semaines et jusqu’à hier, dernier jour de la campagne, la lutte entre le parti au pouvoir de Mahmoud Abbas et la formation islamiste fondée en 1987 est devenue la question dominante de cette élection. Les sondages les plus récents réalisés dans les territoires palestiniens donnent les deux principaux partis soit au coude-à-coude, avec légère avance au Fateh, soit avec ce dernier sensiblement en recul par rapport aux islamistes. Un sondage publié hier crédite le Fateh d’une avance de huit points dans les intentions de vote sur la liste « Changement et réforme » du Hamas. La rue palestinienne apparaît clairement divisée entre ces deux camps dont les affiches inondent les rues, notamment les portraits de Yasser Arafat, le chef mythique du Fateh mort en novembre 2004, et le très populaire cheikh Ahmed Yassine, fondateur du Hamas, éliminé par Israël en 2004. Le scrutin est par ailleurs menacé par des groupes armés à l’origine du chaos sécuritaire qui règne dans les Territoires depuis la disparition de Arafat. Les services de sécurité palestiniens ont été placés en état d’alerte maximale, hier soir, après la fin de leur vote qui s’est tenu avant le reste de la population. Élu en 1996, le Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement) sortant est dominé depuis par le Fateh, dont les députés occupent 62 des 88 sièges. Le scrutin de mercredi marquera la première participation du Hamas à des élections législatives, le mouvement intégriste ayant boycotté celles de 1996. Les électeurs devront choisir entre 414 candidats répartis dans 16 circonscriptions. Onze listes nationales, comptant 314 autres candidats, sont aussi en lice. Les enjeux portent autant sur la poursuite des négociations avec Israël en vue d’un éventuel règlement que sur l’amélioration des conditions économiques dans les territoires palestiniens, la lutte contre la corruption et le chaos sécuritaire. Aux yeux des Palestiniens, le Fateh est associé à l’anarchie sécuritaire et à la corruption qui ronge les administrations. Miné par des divisions, le Fateh n’a réussi qu’in extremis à présenter une liste unifiée de candidats à la députation après une âpre lutte entre vieille garde et jeunes réformistes. Le Hamas, qui prône la destruction d’Israël et rejette des pourparlers de paix, réalise pour sa part une véritable montée en puissance comme l’ont illustré ses récents succès aux municipales. Israël, hostile à la participation du Hamas au scrutin, a menacé un temps d’interdire sa tenue à Jérusalem-Est occupée mais, soumis à des pressions internationales, a fini par l’autoriser. Cependant, la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, s’est interrogée hier sur la légitimité des législatives palestiniennes auxquelles participent le Hamas. « Ces élections devaient apporter le pouvoir nécessaire au démantèlement des organisations terroristes et non créer une situation dans laquelle ces organisations terroristes siègent au Parlement avant de faire partie de l’Exécutif », a déclaré Livni.

Les Palestiniens, pour la deuxième fois de leur histoire, élisent mercredi leur Parlement, lors d’un scrutin qui pourrait voir l’hégémonie du Fateh remise en question face au Hamas.

Au fil des semaines et jusqu’à hier, dernier jour de la campagne, la lutte entre le parti au pouvoir de Mahmoud Abbas et la formation islamiste fondée en 1987 est devenue la question...