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Actualités - ANALYSE

Analyse Syrie-Iran : un couple qui résiste aux pressions malgré son isolement international

Le couple Téhéran-Damas semble, malgré son isolement, résister aux pressions, sur fond de crise sur le nucléaire iranien, de violences en Irak, d’impasse politique au Liban et d’incertitude en Israël, estiment des analystes. La crise politique en Israël et au Liban et la hausse du prix du pétrole sont autant d’éléments qui jouent en faveur de ce couple improbable, mais qui dure depuis 25 ans. Cette alliance s’est d’ailleurs exprimée avec force durant la visite de deux jours à Damas du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad. « Nous sommes tombés d’accord sur tous les sujets », s’agissant du nucléaire, de l’Iran, du Liban et des Palestiniens, a déclaré jeudi le président syrien, Bachar el-Assad. « Nos relations sont solides et profondément enracinées », a renchéri le président iranien pour qui Damas et Téhéran « partagent les menaces » des Américains et de la communauté internationale. Les deux capitales ont en commun les mêmes adversaires : Israël et les États-Unis. « Même si leurs relations ne sont pas stratégiques – l’Iran est une puissance régionale, mais pas la Syrie –, elles ont surmonté l’épreuve du temps », analyse un diplomate occidental sous le couvert de l’anonymat. Sur le dossier nucléaire, l’Iran en tant que quatrième producteur mondial de pétrole résiste aux pressions, et est en position d’être maître des négociations avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). « Les pressions ne peuvent qu’être bénéfiques au régime iranien (...) car elles révèlent l’absence d’unité de la communauté internationale », estime Sanam Vakil, spécialiste du Moyen-Orient à l’université John Hopkins, dans un article au quotidien libanais The Daily Star. « Pendant que la communauté internationale condamne et menace, c’est Ahmadinejad qui exploite la faiblesse des options dont elle dispose, à l’avantage de l’Iran », explique cette analyste. Le président syrien a enfoncé jeudi le clou en appelant Israël à donner l’exemple en renonçant à son armement nucléaire et à créer une zone libre d’armes de destruction massive (ADM). Sur le plan régional également, souligne cette analyste, la rhétorique d’Ahmadinejad « est bien accueillie dans la rue arabe, surtout parmi les alliés de Téhéran, ainsi que l’a montré la récente visite en Iran du chef du Hamas palestinien qui a menacé Israël en cas d’attaque contre ce pays ». En venant à Damas, l’Iran cherche à renforcer son alliance avec la Syrie – qui remonte à la guerre irako-iranienne (1980-88) – alors que le monde arabe manque cruellement de stratégie et vit dans la crainte de l’instabilité, y compris en Syrie. Sur les relations israélo-syriennes, « la fin de l’ère Sharon ouvre peut-être aux yeux des dirigeants syriens de nouvelles perspectives, avec plus d’incertitude en Israël (...) et Washington davantage préoccupés par l’instabilité régionale », analyse le politologue Hussein Agha, dans une interview au journal Le Monde. Enfin, à propos de l’Irak, Damas et Téhéran ont tenu des propos apaisants, en soutenant « le processus politique en cours » tout en appelant au retrait des forces étrangères. Cette identité de vues cache néanmoins des priorités opposées sur l’Irak, l’Iran étant chiite et la Syrie sunnite. « Malgré leur alliance, les poids respectifs de la Syrie et de l’Iran sont trop inégaux pour qu’ils constituent un axe véritable », tempère un diplomate occidental. De ce fait, Damas est moins à même de résister aux lourdes pressions occidentales que Téhéran.

Le couple Téhéran-Damas semble, malgré son isolement, résister aux pressions, sur fond de crise sur le nucléaire iranien, de violences en Irak, d’impasse politique au Liban et d’incertitude en Israël, estiment des analystes.
La crise politique en Israël et au Liban et la hausse du prix du pétrole sont autant d’éléments qui jouent en faveur de ce couple improbable,...