IRAN - Téhéran dévoile son budget pour 2006-2007 Priorité au développement grâce aux pétrodollars

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a présenté hier le projet de budget pour la prochaine année iranienne (mars 2006-mars 2007) en mettant l’accent sur les projets de développement et en puisant dans les réserves de pétrodallars. Le montant du nouveau budget est de 1 956 milliards de rials (217,4 milliards de dollars), en augmentation de 26,7 % par rapport à l’année en cours. M. Ahmadinejad n’a pas fixé d’objectif pour la croissance économique, ni fourni de chiffre prévisionnel d’inflation. Celle-ci était de 14,6 % sur douze mois se terminant en septembre dernier, selon la Banque centrale. Toutefois, le chef de l’Organisation du plan et du budget, Farhad Rahbar, a précisé que la croissance économique serait de 8 % et que le taux d’inflation se situerait entre 12,5 et 13 %, avait rapporté il y a quelques jours l’agence estudiantine ISNA. Le président iranien, qui présente son premier projet de budget depuis son élection surprise en juin, a affirmé que son gouvernement voulait donner la priorité aux projets de développement. « Le budget pour les dépenses courantes est en augmentation de 10,3 % alors que le budget pour les projets de développement augmente de 63,4 % par rapport au budget de l’année en cours », a-t-il expliqué. Il n’a pas précisé sur quelle base de prix du baril du pétrole le gouvernement a calculé les revenus pétroliers prévus. Le président de l’Organisation du plan avait précisé il y a quelques jours que le gouvernement basait son calcul sur un baril à environ 40 dollars contre 23 dollars pour le budget en cours. Selon la loi, le surplus des revenus pétroliers est versé à la caisse de réserve en devise, utilisé pour les projets de développement. Mais le gouvernement doit demander l’autorisation du Parlement pour prélever de l’argent sur cette caisse. En décidant de fixer le prix du baril à environ 40 dollars, le gouvernement ne dépendra plus de l’accord du Parlement pour dépenser les pétrodollars, en même temps qu’il augmente la dépendance du budget des revenus pétroliers et diminue considérablement les fonds de la caisse de réserve en devises. « Nous sommes préoccupés par les effets inflationnistes du budget. L’augmentation en volume du budget aura très certainement un effet négatif sur l’inflation. C’est bien d’augmenter le budget des projets de développement mais pas seulement en injectant l’argent du pétrole », a déclaré Mohammed Khoshchehreh, le chef de la commission de l’Économie du Parlement. « Cela aura des effets négatifs sur l’économie », a-t-il ajouté. Par ailleurs, le président a indiqué que l’objectif du gouvernement était de diminuer progressivement la consommation d’essence et de produits pétroliers pour les remplacer par le gaz. « Nous produisons chaque année environ 70 milliards de dollars de pétrole, dont 25 milliards sont consommés à l’intérieur du pays. Nous consommons également 10 milliards de dollars d’essence par an. L’objectif est de faire en sorte que, d’ici à cinq ans, toutes les voitures roulent au gaz », a-t-il dit. L’Iran importe 40 % de sa consommation d’essence, ce qui a représenté plus de 4 milliards de dollars d’importation.