ZONE EURO Nouveaux espoirs de guérison économique

Une «amélioration convaincante» de l’économie de la zone euro est envisageable au vu de la rafale de statistiques publiées récemment, estime Lorenzo Codogno, économiste de Bank of America. Parmi les indicateurs qui ont particulièrement retenu leur attention, les économistes signalent notamment l’indice de confiance des consommateurs de la zone euro, qui a atteint en décembre son plus haut niveau depuis trois ans (à -11 contre -13 en novembre). Même chose pour l’indice PMI des services pour la zone euro, fruit d’enquêtes menées auprès des professionnels et très suivi des marchés. Le PMI de décembre a enregistré sa 30e hausse consécutive, et atteint son niveau le plus élevé depuis 23 mois, à 56,8 points, bien au-delà des attentes. Un indice d’autant plus encourageant que l’amélioration touche tous les grands pays, avec une nette accélération de l’activité et des nouveaux contrats. « C’est significatif, car le secteur des services est plus exposé à la demande intérieure que le secteur manufacturier, ce qui suggère que la reprise est progressivement en train de gagner du terrain et que son caractère s’étend au-delà des seuls secteurs de l’exportation et de l’industrie », relève M. Codogno. Encore plus éloquent selon lui : la forte amélioration du climat des affaires, qui mesure la confiance des seuls industriels. Frédéric Pretet, de la Société générale, est du même avis, et note que l’éclaircie dans les services fait suite à un mouvement similaire dans le secteur manufacturier, ce qui « alimente le sentiment que la reprise se diffuse entre secteurs, permettant une croissance plus équilibrée entre demande extérieure et demande domestique ». Celle-ci demeure le principal « point faible » de la zone euro, comme l’illustre le recul des ventes dans le commerce de détail en novembre. Dans l’ensemble, ces données devraient renforcer la détermination de la Banque centrale européenne (BCE) à abandonner sa politique monétaire « accommodante », c’est-à-dire à procéder à une nouvelle hausse de taux d’intérêt de 25 points de base dès le mois de mars, à 2,50 %, souligne Neville Hill de Crédit Suisse First Boston.