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Actualités - REPORTAGE

Tennis La razzia de Federer et de Nadal

Le n° 1 mondial Roger Federer et son jeune challenger Rafael Nadal, vainqueurs de onze tournois chacun, ont fait en 2005 une razzia sans équivalent dans le tennis depuis plus de vingt ans. Il faut remonter à 1982 pour retrouver une telle accumulation dans les mains de deux joueurs, Ivan Lendl et Jimmy Connors. À cette époque, la répartition avait été très inégale : 15 titres pour le Tchèque, 7 pour l’Américain. Le Suisse, 24 ans, et l’Espagnol, 19 ans, détiennent désormais conjointement le record de la décennie. Le dernier champion plus vorace qu’eux avait été l’Autrichien Thomas Muster en 1995, avec 12 trophées. La récolte des deux phénomènes vaut par la qualité des titres autant que par la quantité. Sur les quatre tournois du grand chelem, Federer en a remporté deux (Wimbledon et l’US Open) et Nadal un (Roland-Garros). Dans les Masters Series, épreuves venant immédiatement après les quatre majeures en termes de prestige, ils ont réussi un quasi sans faute en empochant quatre trophées chacun, sur un total de neuf. Des quatorze épreuves les plus importantes de l’année, seules trois leur ont échappé : la première, l’Open d’Australie (Marat Safin), et les deux dernières, le tournoi de Paris-Bercy (Tomas Berdych) et le Masters de Shanghai (David Nalbandian). Bilan 1 à 1 Ces chiffres peuvent donner l’impression d’un match nul entre les deux rivaux, qui ne se sont affrontés que deux fois pour un bilan équilibré : victoire de Federer en cinq sets en finale à Miami (où l’Espagnol est passé à deux points d’une victoire en trois sets) et revanche de Nadal en demi-finales de Roland-Garros. En réalité, un examen un peu plus approfondi montre que le Suisse, à 24 ans, a conservé une incontestable suprématie. Federer a gagné un peu plus de matches que l’Espagnol (81 contre 79), subi nettement moins de défaites (4 contre 10), marqué plus de points ATP (1 345 contre 953) et amassé plus d’argent (6,1 millions de dollars contre 3,8 millions). Les gains de Nadal constituent toutefois un record pour un joueur de moins de 20 ans. Sur les quatre rencontres que le Suisse a perdues, trois sont allées au bout des cinq manches. À deux reprises, en Australie contre Safin et à Monte-Carlo contre Gasquet, il a eu une balle de match avant de s’incliner. En grand chelem, Federer est toujours allé au moins en demi-finales, alors que Nadal a perdu au deuxième tour à Wimbledon, au troisième tour à Flushing Meadows et en huitièmes de finale à Melbourne. De n° 51 à n° 2 Mais la fulgurante ascension du Majorquin, seulement 51e mondial fin 2004, a eu l’attrait de la nouveauté, tout en faisant remonter de vieux souvenirs. Par sa précocité, Nadal a en effet égalé les plus grands noms de l’histoire du tennis. Plus jeune vainqueur de la Coupe Davis en décembre 2004, il a remporté Roland-Garros à sa première participation, comme Mats Wilander en 1982, a inscrit un tournoi du grand chelem à son palmarès avant de fêter ses 20 ans, comme Pete Sampras en 1990, ou encore s’est hissé à la deuxième place du classement ATP à l’âge de 19 ans, comme Boris Becker en 1986. Ses onze titres, dont huit gagnés sur terre battue, constituent un record absolu pour un joueur de son âge. Pour susciter l’enthousiasme, le tennis a besoin d’un mano a mano digne des duels du passé Borg-McEnroe, Becker-Edberg ou Sampras-Agassi. Marat Safin, trop inconstant, ne s’est pas montré à la hauteur du défi proposé par Federer. Nadal, avec son style tout en muscles et en hargne à l’opposé de la légèreté du Suisse, possède les atouts pour y parvenir. Début de réponse à l’Open d’Australie en janvier.

Le n° 1 mondial Roger Federer et son jeune challenger Rafael Nadal, vainqueurs de onze tournois chacun, ont fait en 2005 une razzia sans équivalent dans le tennis depuis plus de vingt ans.
Il faut remonter à 1982 pour retrouver une telle accumulation dans les mains de deux joueurs, Ivan Lendl et Jimmy Connors. À cette époque, la répartition avait été très inégale : 15 titres pour le...