Rechercher
Rechercher

Actualités

La France et les Pays-Bas rejettent la Constitution, le budget de l’UE adopté in extremis L’Union européenne ne fait plus rêver ses citoyens

L’adoption à l’arraché du budget de l’UE lors du Sommet européen de décembre ne fait pas oublier une Europe désenchantée, toujours sans Constitution et qui a perdu en 2005 la confiance d’une partie de ses citoyens inquiets d’un élargissement qu’ils craignent sans limite. Après une année 2004 marquée par le plus grand élargissement de son histoire et par la signature du traité constitutionnel, l’UE a rapidement déchanté. En mars, les 25 réussissent certes à trouver un accord à l’arraché pour assouplir les règles du pacte de stabilité et de croissance, tombé en discrédit. Mais la satisfaction alors affichée n’est que de courte durée. Les dirigeants européens observent en effet avec inquiétude la montée persistante du « non » lors de la campagne référendaire française sur la Constitution et l’irruption dans le débat du « plombier polonais », symbole de l’inquiétude d’un élargissement à l’Est pourtant célébré un an plus tôt comme la réunification d’un continent divisé. Et le 29 mai, le verdict tant redouté tombe : les Français qui se sont rendus massivement aux urnes rejettent à plus de 56 % un traité constitutionnel destiné à mieux gérer cette Europe élargie. Trois jours plus tard, les Pays-Bas portent un nouveau coup à la Constitution en lui disant non à leur tour. « L’Europe ne fait plus rêver », constate simplement le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui assure alors la présidence de l’UE. En l’absence de « plan B », l’UE décide une « période de réflexion » pour tenter de sortir de l’impasse. Lors du même sommet de juin, les dirigeants de l’UE ne réussissent pas à se mettre d’accord sur le budget 2007-2013 si important pour financer l’élargissement de 2004. Six mois plus tard, ils ont finalement abouti à un compromis, après plus de 30 heures d’âpres négociations lors du sommet de décembre. « C’est un accord qui permet à l’Europe d’avancer. Si nous avions échoué à trouver un accord, je pense que l’Europe aurait été dans une crise très grave », a lancé le Premier ministre britannique Tony Blair, dont le pays assure la présidence de l’UE jusqu’au 31 décembre. Le compromis a certes permis d’éviter à l’UE de s’enfoncer dans une spirale de crise, mais cet accord n’efface pas une année marquée par les échecs à répétition. « L’Europe n’est pas sortie de la crise, elle a évité la catastrophe », a commenté le commissaire européen au Développement, Louis Michel. « 2004 a été une année de réussite (...), 2005 a été l’année des difficultés, du désert, au cours de laquelle des questions ont été soulevées sans qu’on leur trouve de réponse. À la fin de 2005, les choses ont pris une meilleure tournure », a de son côté résumé la ministre autrichienne des Affaires étrangères, Ursula Plassnik, dont le pays assurera la présidence de l’UE le 1er janvier. Malgré les revers subis cette année, l’UE a maintenu le cap de l’élargissement. Dans un contexte d’hostilité croissante des populations à l’élargissement en général et à l’entrée de la Turquie dans l’UE en particulier, les 25 ont ainsi entamé en octobre les négociations d’adhésion avec Ankara, et avec Zagreb par la même occasion. En décembre, la Macédoine a, quant à elle, gagné le statut de candidate à l’adhésion, en dépit d’une polémique lancée par la France sur l’opportunité d’ouvrir une nouvelle page de l’élargissement dans une Europe en crise. Les 25 doivent d’ailleurs avoir en 2006 un débat général sur cette question sensible en prenant en compte la « capacité d’absorption de l’Union » et « les opinions des citoyens européens ». La Roumanie et la Bulgarie sont déjà sures d’être les 26e et 27e membres de l’UE, qui décidera en juin si Bucarest et Sofia adhéreront comme prévu le 1er janvier 2007 ou si leur entrée sera repoussée d’un an.

L’adoption à l’arraché du budget de l’UE lors du Sommet européen de décembre ne fait pas oublier une Europe désenchantée, toujours sans Constitution et qui a perdu en 2005 la confiance d’une partie de ses citoyens inquiets d’un élargissement qu’ils craignent sans limite.

Après une année 2004 marquée par le plus grand élargissement de son histoire et par la signature du...