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SPECTACLE - À la salle des Ambassadeurs du Casino du Liban Envoûtements et sensualité avec les « Rythmes et mystères de Tahiti »

Coloré, souriant, aimable, baigné par l’embrun des vagues et les rayons du soleil est le dernier spectacle présenté (jusqu’au 8 janvier 2006) à la salle des Ambassadeurs du Casino du Liban. Sous le titre Rythmes et mystères de Tahiti se déploie une chatoyante suite de tableaux où la danse, le chant et parfois même des acrobaties retiennent l’attention du spectateur. Images flamboyantes d’une vingtaine de danseurs attifés des oripeaux de l’île du Pacifique et d’une dizaine de musiciens et chanteurs jouant du tam-tam et des percussions. Beauté des vahinés nombrils à l’air, aux cheveux de jais, aux peaux luisantes et bistres, aux coiffes majestueuses, aux longs colliers en coquillages ou en fleurs, aux hanches ondulantes, à la nudité gracieusement parée de paréos aux couleurs vives ou de jupes à taille basse en paille légère…Pour les hommes, ces « tanes » à l’étonnant jeux de jambes et genoux, tatouages magnifiques et muscles puissants pour des corps lisses et satinés comme des poissons. Riches en gestuelle d’une grâce nonchalante, ces images dansées reflètent bien les us et coutumes d’une île habitée par la simplicité de vie de pêcheur, l’indolence de vivre et la grâce de flâner entre pirogues et plages au sable blanc quand les cocotiers dansent au vent. Sur des rythmes soutenus et des chants incantatoires, voilà la magie d’un monde envoûtant par ses rites, ses traditions, sa modestie, sa frugalité mais aussi son charme, sa singularité, son exotisme, sa torride sensualité. Construire une maison en bambou, partir à la pêche, découvrir une superbe fille au front ceint d’une couronne de feuillage d’arbres sortant d’une immense huître, telle une perle blanche, c’est ainsi que se succèdent les premiers tableaux respirant toute la douceur et toute l’humilité de vivre dans ces îles lumineuses échappées de la bague de Dieu… Cérémonie du mariage avec de futurs époux livrés à de subtils et savants massages avant la nuit nuptiale et la bénédiction du grand prêtre arborant une imposante tiare. Tout cela en cortège bariolé, heureux sous les chants et dans une procession avec palanquin emplumé. Un cortège éclatant de joie de vivre et du bonheur de l’amour partagé à l’ombre des palmiers qui balancent leurs longues palmes aux bouts pointus… Acrobatie et humour Si l’amour est une des réalités de l’existence, on ne saurait ignorer l’autre face de Janus. Et on pense, bien entendu, à la guerre. De l’Ula, c’est-à-dire le chant d’amour, on passe à la Haka où les guerriers de l’île de Nouvelle-Zélande s’adonnent aux assouplissements du corps avant les grandes batailles. Étonnante aussi est cette danse des moustiques de l’île de Samoa où agilité et flexibilité sont autant d’atouts pour séduire que pour échapper aux morsures de myriades de bestioles qui hantent le velours des firmaments étoilés… Agilité, souplesse, flexibilité sont les maîtres-mots des danseurs aux contorsions vertigineuses. Le feu, grand sorcier des nuits tahitiennes, est évoqué ici en grandes arabesques incendiaires où les flambeaux allumés tournoient comme des tourniquets mûs par de mystérieux feux d’artifice. Très beau ce tableau des « tanes », fessus et nus comme des sumos graciles, en pagnes noirs ultalégers, défiant les lois de la pesanteur et de la rapidité avec des torchères crachant de grandes flammes, jetant le désarroi en pâture aux forces occultes de la nuit. Fresque ramagée, vive, débridée de sensualité pour un final qui ne manque pas de brio où danseurs et musiciens sont pris de frénésie dans une danse tout en transe. Sans oublier, comme intermède, la présence de deux numéros d’acrobatie et de magie avec Crazy Bambou et Allan Hart. Le premier fait revivre les palpitantes beach party où le limbo était de rigueur. Le limbo, cette danse « contorsionnaire » où il faut descendre, plié en deux, au plus bas d’une barre rasant le ventre…Entre jonglage, acrobatie et humour, Crazy Bambou multiplie les risques de casse et opère son numéro avec chandeliers et candélabres sur les bras et sur les genoux. Rappelant par là un riche patrimoine culturel des Caraïbes, car il apporte une dimension nouvelle à l’art du limbo. À côté de lui, officiant en tout sex-appeal, une créature de rêve à la peau couleur chocolat et aux jambes divines perchées sur talons hauts. Quant à Allan Hart, ahurissant illusionniste, tout se transforme avec lui en volière de pigeons. Un papier de journal, un bout de plastique, des écharpes en mousseline ou soie, tout cela fait voler, juste sous nos yeux exorbités, nos douteuses certitudes ( !) et une kyrielle de colombes…Plaisir de rêver et de croire à l’impossible… Senteurs du monoï, de la vanille et des fruits de la passion pour ce spectacle tout en couleurs, rythmes et sensualité à fleur de peau venus des grandes vagues bleues turquoises de l’océan Pacifique. Qu’en aurait dit Gauguin, lui qui avait tant aimé les vahinés, leur beauté et leur peau bronzée ? Il en serait sans nul doute absolument ravi. Edgar DAVIDIAN
Coloré, souriant, aimable, baigné par l’embrun des vagues et les rayons du soleil est le dernier spectacle présenté (jusqu’au 8 janvier 2006) à la salle des Ambassadeurs du Casino du Liban. Sous le titre Rythmes et mystères de Tahiti se déploie une chatoyante suite de tableaux où la danse, le chant et parfois même des acrobaties retiennent l’attention du spectateur. Images...