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Actualités - CHRONOLOGIE

SOCIAL - L’association affiliée à l’hôpital Saint Jude s’active dans sa collecte de fonds pour soigner encore plus d’enfants Au Children’s Cancer Center of Lebanon, des soins médicaux et beaucoup d’amour

La réputation du Children’s Cancer Center of Lebanon (le Centre pour le cancer des enfants au Liban, CCCL), affilié à l’hôpital Saint Jude aux États-Unis, n’est plus à faire. L’apport de ce centre, qui se traduit en soins de qualité gratuits aux enfants cancéreux, a pris quasi instantanément une dimension fondamentale dans la société libanaise. Cet apport n’est toutefois pas que financier : l’équipe du centre et ses volontaires s’appliquent à donner à ces enfants, marqués par la maladie à un âge très jeune, l’espoir de la guérison (qui atteint des taux plus qu’encourageants), l’appui moral nécessaire et même la possibilité de poursuivre leurs études durant la période de traitement. « Le centre est une extraordinaire machine, mais il faut toujours aller de l’avant », déclare, fier, son nouveau président, Sélim Zeeny, qui était également là lors de sa création à l’initiative de Nasser Chammah, il y a environ quatre ans. M. Zeeny affirme que le nouveau conseil vient de se réunir et devrait mettre au point un plan de travail pour les deux prochaines années. La priorité, selon lui, va à une intensification de la collecte de fonds. « Nous aimerions prendre en charge plus d’enfants, ne jamais avoir à dire non à une famille », explique-t-il. Pour ce faire, des dîners de galas, dont les bénéfices sont entièrement reversés à l’association, sont régulièrement organisés au Liban, mais aussi, récemment, au Koweït et à Abou Dhabi. M. Zeeny souligne la générosité dont ont fait preuve les invités à ces dîners, qu’il s’agisse de membres des colonies libanaises dans ces pays ou de personnalités locales, dont certaines ont donné sans compter. « Quand on nous témoigne une confiance pareille, au Liban et à l’étranger, nous ne pouvons que ressentir une obligation morale, dit-il. Il est vrai que nous avons profité de la notoriété de l’hôpital Saint Jude au début, mais nous avons bâti notre propre notoriété depuis. » Toutefois, la majorité des donations reste libanaise. « L’importance de ces donations, c’est qu’il s’agit de gestes purement généreux, puisqu’il n’y a pas, au Liban comme dans d’autres pays, des déductions de taxes pour les œuvres sociales », fait-il remarquer. Le nouveau président du CCCL affirme avoir, dès les premiers instants, été séduit par l’idée du centre. « Je connaissais l’hôpital Saint Jude aux États-Unis, pour avoir contribué, dans le passé, à y envoyer des enfants libanais malades, raconte-t-il. De plus, mes deux parents sont décédés d’un cancer, l’un après l’autre, et je suis sensibilisé au problème. » Mais c’est surtout le bonheur de travailler pour des enfants qui l’anime. « Il est très important d’aider des jeunes, surtout dans un domaine aussi sensible, poursuit-il. Je ressens toujours la même émotion quand je vais là-bas. Il y a toujours de nouveaux cas, ce n’est jamais du déjà-vu. La satisfaction qu’on a à travailler avec les enfants est énorme, surtout quand le taux de guérisons dépasse les 80 %. » Quelque 75 cas admis par an Le directeur du CCCL, Camille Khalifé, précise que l’établissement a la capacité d’accueillir en tout 75 enfants par an et qu’il dispose d’un centre pour consultations externes où défilent quelque 25 à 35 enfants par jour, ainsi que 12 chambres à l’AUH (au sein duquel se trouve le centre) pour les jeunes patients ayant besoin d’hospitalisation. Comme le CCCL est affilié au célèbre Saint Jude Children’s Research Hospital aux États-Unis, celui-ci consacre chaque année un budget au centre libanais mais, comme l’explique M. Khalifé, « cela ne sera pas le cas indéfiniment, puisque le Saint Jude’s Hospital est présent dans beaucoup de points du globe et doit aider ailleurs ». Mais le lien entre les deux ne se limite pas à l’aspect financier : le centre libanais suit les protocoles approuvés par l’hôpital américain, profite de programmes de formation, d’appui à la recherche... On estime qu’au Liban, de 180 à 200 nouveaux cas de cancers des enfants sont déclarés chaque année. M. Khalifé assure que, « s’il est impossible pour l’instant d’accueillir plus de 75 patients, c’est que la situation financière ne le permet pas ». Pour fonctionner avec ce nombre de patients, le centre doit en effet être doté d’un budget d’au moins quatre millions de dollars pas an, puisqu’il assure tous les frais de traitement qui ne sont couverts par aucune tierce partie. « Les critères adoptés pour accepter les dossiers n’ont rien à voir avec la capacité ou l’incapacité des parents à assurer le coût du traitement, souligne-t-il. D’ailleurs, rares sont les familles qui peuvent supporter un tel fardeau financier. Nous admettons les enfants selon que leurs dossiers nous parviennent. Et si les parents désirent faire une donation, ils en ont la possibilité. » Depuis que le centre est devenu fonctionnel, en 2002, « le nombre de demandes et, en parallèle, le budget requis augmentent d’une manière exponentielle », ajoute-t-il. À signaler que les patients du CCCL sont considérés comme des patients de l’AUH. Pour ce qui est de l’équipe du centre, elle se divise en trois groupes : l’administration qui se charge de la collecte de fonds, le personnel médical, notamment les médecins et les infirmières, et, enfin, les volontaires, qui s’occupent du bien-être et de l’éducation des jeunes patients. Afin d’assurer le budget considérable dont a besoin le centre, l’administration du CCCL a recours à divers programmes. « Nous avons prévu un programme pour les sociétés, explique M. Khalifé. Nous nous déplaçons dans les bureaux pour faire une présentation aux employés de ces sociétés et les encourager à consacrer des dons mensuels à l’institution, qui seraient automatiquement déduits de leurs salaires. » Mais ce n’est pas tout. Parfois, ce sont les sociétés elles-mêmes qui prennent des initiatives en faveur du financement du centre, comme le fait de prélever un certain pourcentage des ventes ou l’organisation d’activités spécialement conçues à cet effet. « Nous aimons encourager de telles initiatives, similaires à celles des sociétés dans d’autres pays, qui considèrent qu’il leur faut assumer une certaine responsabilité sociale envers leur communauté », dit-il. « Donnez l’espoir » Le CCCL a également mis au point le programme « Give Hope » (ou « Donnez l’espoir » en français). Il s’agit d’un programme exclusivement consacré aux donations individuelles. « Les personnes qui s’engagent peuvent payer une somme de leur choix par mois, préférablement vingt dollars ou plus », précise M. Khalifé. Le paiement se fait directement par le biais des banques, dont un grand nombre d’entre elles se sont déjà associées au centre dans cet objectif. Toutefois, outre le fait que chacun peut contribuer par une somme mensuelle au programme « Give Hope », le centre ouvre la possibilité à tous ceux qui voudraient l’aider de former leur propre cercle et de consulter leur entourage pour l’encourager à se joindre aux donateurs. Tous ceux qui seraient intéressés et voudraient obtenir de plus amples informations à ce sujet peuvent consulter le site Internet : www.cccl.org.lb, ou appeler le centre à l’un des numéros suivants : 01/374444 (AUH, extension 8136), 01/366052 (direct) ou 03/485300. Par ailleurs, le centre organise ses propres activités de collecte de dons, notamment les dîners de gala. Il y a aussi les concours dans les écoles, appelés « mathatons », dans le cadre desquels les élèves répondent à un questionnaire et se font payer, par leurs parents ou par d’autres personnes, 500 livres libanaises pour chaque réponse, reversées au centre. « Ces concours sont très populaires auprès des enfants parce qu’ils s’amusent en y participant et gagnent eux-mêmes l’argent qu’ils donnent au centre et, surtout, parce qu’ils ont la conscience d’aider des enfants de leur âge », explique M. Khalifé. Enfin, il y a aussi les caisses de donations, comme à l’aéroport, et les enveloppes de donations disponibles dans certains magasins. Autant de moyens de contribuer à faire avancer une cause qui touche profondément tout un chacun. Suzanne BAAKLINI
La réputation du Children’s Cancer Center of Lebanon (le Centre pour le cancer des enfants au Liban, CCCL), affilié à l’hôpital Saint Jude aux États-Unis, n’est plus à faire. L’apport de ce centre, qui se traduit en soins de qualité gratuits aux enfants cancéreux, a pris quasi instantanément une dimension fondamentale dans la société libanaise. Cet apport n’est toutefois pas...