Des activistes ont bloqué deux bureaux de la commission électorale dans la bande de Gaza Le quartette contre la présence de groupes armés au sein du gouvernement palestinien

Le Fateh, parti au pouvoir de l’Autorité palestinienne, a officiellement inscrit hier une liste unifiée de candidats pour les élections législatives de janvier, mettant de côté les luttes intestines qui compromettaient ses chances au scrutin. Dans une référence au Hamas et au Jihad islamique, le quartette s’est prononcé hier contre la présence de militants armés au sein du gouvernement palestinien. La liste de candidats, conduite par Marwan Barghouthi, un populaire chef du Fateh emprisonné en Israël, a été inscrite auprès du siège de la Commission électorale centrale (CEC) à Ramallah en Cisjordanie. La délégation du Fateh qui s’est rendue au siège de la CEC comptait également le ministre sortant Mohammed Dahlane et le « coordinateur » du Fateh pour les législatives, Jamal Moheissen. La liste compte 66 candidats. Un autre chef emprisonné du Fateh, Abou Ali Yatta, y figure en deuxième position, suivi par Intissar al-Wazir (Oum Jihad), veuve de Khalil al-Wazir, un chef historique du Fateh assassiné par Israël. Avant de se rendre aux bureaux de la CEC, M. Dahlane a affirmé lors d’une conférence de presse que le Fateh qu’il avait fusionné ses listes pour assurer « la victoire » du mouvement au scrutin. « Nous irons unis aux élections dans les circonscriptions et sur la liste pour assurer la victoire du Fateh », a déclaré M. Dahlane, qui figurait initialement sur la liste « l’Avenir », composée par des jeunes cadres du mouvement. Faisant allusion au groupe radical Hamas, qui disputera les élections pour la première fois, il a affirmé que l’alternative au Fateh était « un long chemin de perdition et d’obscurité ». La CEC a exceptionnellement rouvert hier pour quelques heures le dépôt des candidatures, officiellement clos le 14 décembre, sur ordre d’un tribunal spécial saisi par le Fateh pour qu’il puisse fusionner ses deux listes. Par ailleurs, des activistes armés des Brigades des martyrs d’al-Aqsa ont contraint deux bureaux de la commission électorale à fermer leurs portes dans la bande de Gaza pour protester contre le choix des candidats du Fateh pour les élections. Le Parlement palestinien issu des législatives du 25 janvier comptera 132 députés dont la moitié seront élus sur des listes qui se présenteront au niveau national et l’autre moitié par circonscriptions. Dans le même temps, le quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, ONU et Union européenne) s’est prononcé hier contre la présence de militants armés opposés à la paix avec Israël au sein du gouvernement palestinien, dans un communiqué publié à Washington. « Le quartette estime qu’un futur gouvernement de l’Autorité palestinienne ne devrait pas compter de membres qui ne se seraient pas engagés à respecter le principe du droit d’Israël à exister en paix et en sécurité, et n’auraient pas renoncé explicitement à la violence et au terrorisme », indique le quartette dans ce communiqué. Le quartette international sur le Proche-Orient, qui est l’auteur de la « feuille de route », un plan de paix qui prévoit la création d’un État palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, appelle en outre l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas à faire cesser les attaques contre Israël des groupes armés opposés au processus de paix, comme le Hamas ou le Jihad islamique. Par ailleurs, lors de sa conférence de presse, M. Abbas s’est dit optimiste sur la participation des Palestiniens de Jérusalem-Est aux élections, qu’Israël avait menacé un temps d’interdire. « À propos de Jérusalem, rien d’officiel ne nous a été transmis (par Israël), mais nous avons des indications selon lesquelles les élections à Jérusalem se dérouleront comme nous le voulons », a-t-il dit.