Trois ressortissants britanniques enlevés par un groupe armé à Rafah Israël met en garde contre toute violation de la « zone de sécurité » au nord de Gaza

Israël a décrété no man’s land une bande de territoire dans le nord de la bande de Gaza à compter d’hier 16h00 GMT, établissant ainsi de facto la « zone de sécurité » précédemment annoncée pour empêcher les tirs de roquettes sur son territoire depuis ce secteur. Parallèlement, trois ressortissants britanniques ont été enlevés par un groupe armé à Rafah, dans la bande de Gaza. Les appareils israéliens ont largué hier sur la bande de Gaza des tracts signifiant à la population que toute personne qui se trouverait à compter de 16h00 GMT dans le secteur décrété « zone de sécurité » mettrait sa vie en danger. Rédigés en arabe, les tracts comprennent aussi une carte détaillée indiquant les limites de cette « zone de sécurité ». « Pour votre sécurité, vous êtes prévenus de ne pas vous trouver dans les secteurs signalés sur la carte à compter de 18h00 (16h00 GMT), le 28 décembre et ce jusqu’à nouvel ordre », indique le tract qui annonce de prochaines opérations militaires dans ce secteur sous le nom de code « Ciel Bleu ». Cependant, un activiste armé palestinien a été légèrement blessé hier soir par un obus israélien alors qu’il s’apprêtait à tirer une roquette à partir de la « zone de sécurité », selon une source sécuritaire. La création de cette zone a été vivement dénoncée par le dirigeant palestinien, Mahmoud Abbas. « Nous dénonçons cette décision. Israël s’est retiré de la bande de Gaza et n’a aucun droit d’y revenir sous aucun prétexte, comme celui des tirs de roquettes que nous condamnons d’ailleurs également », a déclaré M. Abbas à la presse. Washington regrette la création de la « zone de sécurité » De leur côté, les États-Unis ont regretté la création de cette « zone de sécurité » tout en se gardant de condamner cette mesure, appelant plutôt l’Autorité palestinienne à sanctionner les auteurs des récentes attaques à la roquette contre Israël. Par ailleurs, l’aviation israélienne a bombardé une dizaine de routes donnant accès aux secteurs du nord de la bande de Gaza d’où sont tirées les roquettes sur Israël, après un tir contre la ville israélienne de Sdérot (Sud) qui n’a pas fait de blessé. Parallèlement, trois ressortissants britanniques ont été enlevés hier par des hommes armés dans le sud de la bande de Gaza, près de la frontière avec l’Égypte. Les trois Britanniques, enlevés à Rafah, ont été emmenés par les ravisseurs dans une Mercedes blanche vers une destination inconnue, ont indiqué des sources de sécurité et des témoins. Il s’agit d’un couple et de leur fille qui travaille à Gaza au centre al-Mezan pour les droits de l’homme, a indiqué à l’AFP le directeur du centre, Kamal al-Charafi. Selon des sources palestiniennes locales, les auteurs du rapt sont membres de la « Panthère noire », un groupe armé issu du mouvement Fateh, parti au pouvoir au sein de l’Autorité palestinienne. Cet enlèvement est le dernier d’une série de rapts ou tentatives de rapts qui ont visé des étrangers dans la bande de Gaza au cours des derniers mois. Un Néerlandais et un Australien, enseignants à l’« American International School », avaient été enlevés mercredi dernier par des hommes armés à Gaza avant d’être libérés sains et saufs huit heures plus tard. Ces enlèvements qui s’inscrivent dans un climat d’insécurité générale dans la bande de Gaza ont tous été sévèrement condamnés par l’Autorité palestinienne qui n’a cependant pas réussi à les empêcher en dépit d’un ordre clair du dirigeant palestinien Mahmoud Abbas. Tous les étrangers enlevés ont été libérés sains et saufs par leurs ravisseurs qui cherchaient en règle générale par ce moyen à obtenir la libération de Palestiniens détenus par l’Autorité palestinienne. Les Nations unies ont récemment retiré la plupart de leurs expatriés de la bande de Gaza après qu’un certain nombre d’entre eux eurent été enlevés. Tous ont toutefois été libérés peu après, sans dommages.