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Le rapport rejette en bloc l’enquête menée par les mères des victimes Drame de Beslan : la commission d’enquête charge les autorités locales mais ne répond pas aux questions

Les premières conclusions de la commission d’enquête parlementaire sur la prise d’otages de Beslan, dans le Caucase russe en septembre 2004, ont relevé hier « des erreurs » de la cellule de crise mais n’ont pas répondu aux questions soulevées par les familles. Le président de la commission d’enquête créée fin septembre 2004, Alexandre Torchine, présentait ses premières conclusions sur la prise d’otages la plus meurtrière de l’histoire mondiale. 331 personnes étaient mortes, dont 186 enfants, sans compter 31 terroristes. Il a affirmé que la tragédie « aurait pu être évitée si les forces de l’ordre avaient suivi les consignes » du ministère de l’Intérieur à Moscou, qui avait prévenu à deux reprises les autorités de la République caucasienne d’Ossétie du Nord d’une menace terroriste. Il a aussi fustigé la « négligence » et l’« insouciance » des autorités locales qui ont « permis aux terroristes de réaliser au mieux leurs plans ». « Dès la matinée du 1er septembre », soit dans la foulée de l’intrusion d’un commando terroriste dans l’école n° 1 de Beslan, « le nombre exact d’otages était connu », a expliqué M. Torchine, « mais on a continué à affirmer qu’il y en avait 354 ». Il s’agit là d’une question sensible pour les familles des victimes, qui avaient accusé les autorités de mentir en minimisant le nombre réel d’otages, soit 1 128 personnes, pour préparer l’opinion publique à l’éventualité d’un assaut meurtrier des forces spéciales russes contre l’école. Mais interrogé sur les assertions du comité des mères de Beslan, qui avait mené sa propre enquête et conclu à l’utilisation mortelle pour les otages de grenades incendiaires et de chars, M. Torchine a tout rejeté en bloc. Tirs de chars avant l’évacuation totale des otages ? « Cela n’a pas été prouvé. Seul le procès de l’unique terroriste survivant le dira. Si c’est dans le verdict, on pourra dire que c’est établi », a-t-il déclaré. Utilisation de grenades incendiaires ? « Les témoignages sont très divers et se contredisent », a-t-il répliqué. Tireur d’élite des forces russes ayant provoqué les explosions ? « De l’extérieur, les vitres opaques ne laissaient voir que des ombres vagues », a rétorqué M. Torchine. Des réponses peu étayées au regard des témoignages troublants du major de police Fatima Doudieva qui a présenté à la justice les preuves qu’elle avait été touchée par une balle tirée de l’extérieur avant les explosions, de Rouslan Tebiev qui a retrouvé des douilles de grenades incendiaires, et des témoins qui ont raconté avoir vu les chars tirer sur l’école en plein assaut. Ella Kessaïeva, de l’organisation Voix de Beslan, a regretté que M. Torchine n’ait pas nommé les « généraux noirs », de hauts responsables des services secrets présents dans la cellule de crise, mais exonérés par le parquet qui les qualifie de « consultants » et non de membres à part entière de la cellule. Le sénateur Torchine a tenu à rappeler que « 73 % des otages » avaient été sauvés. Les conclusions de la commission diffèrent de celles d’un comité d’experts, dévoilées la veille en Ossétie du Nord par le vice-procureur général Nikolaï Chepel. Ce dernier a conclu que la cellule chargée de gérer la prise d’otages n’avait fait aucune « erreur » pendant les trois jours de crise.

Les premières conclusions de la commission d’enquête parlementaire sur la prise d’otages de Beslan, dans le Caucase russe en septembre 2004, ont relevé hier « des erreurs » de la cellule de crise mais n’ont pas répondu aux questions soulevées par les familles. Le président de la commission d’enquête créée fin septembre 2004, Alexandre Torchine, présentait ses premières...