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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - Los Calchakis et le Chœur polyphonique de Paris au « Bustan » (Beit-Méry) Douces et toniques senteurs de la cordillère des Andes

Succès garanti, puisque leur musique les devance. Depuis des lustres elle hante les jardins et les feuilles des mémoires. Mémoires enchantées par des sonorités à la fois vives, douces, mélancoliques, toniques. Une flûte de Pan pour les matins indolents, un «siku» pour les rêveries des soirs saisis de fraîcheur, un «charango» pour des accords célestes, un «bombo» pour des rythmes alertes, un «tarka», «aykhori», «kena», «kenacho» ou «pinkillo» pour écouter le vent murmurer dans des arbres courtisant la pluie ou le soleil… C’est tout cela les senteurs enivrantes et épicées des Los Calchakis échappées aux brumes, aux forêts, aux rocailles et au soleil de la cordillère des Andes. Une musique qui a conquis la planète entière et s’est emparée, depuis bien longtemps, des ondes des radios et du public du monde. Prix Charles Cros en 1970, plusieurs Disques d’or en France, Espagne et Mexique. Plus de 3000 concerts à l’actif de ces quatre musiciens. À leur tête, le fondateur du groupe, Hector Miranda, qui a non seulement du talent comme musicien et chanteur, mais aussi l’humour d’un présentateur. Los Calchakis a toutes les faveurs de la presse et d’un auditoire international. Ses périples de Paris à Montréal, en passant par Mexico, Washington, Copenhague, Genève, Madrid et la liste est loin d’être exhaustive, sont jalonnés d’un immense succès populaire. Aujourd’hui, entre deux fêtes, les voilà accompagnés par le Chœur polyphonique de Paris, sous la direction d’Enzo Gieco, sous les feux de la rampe de l’auditorium Émile Boustany (Beit-Méry) rempli jusqu’aux derniers sièges. C’est qu’ils sont chaleureusement attendus… Décor simple et efficace, signé Noha Baz, avec des sapins scintillants de lumière et une table servant à déposer les instruments de musique, au milieu de la scène, tel un autel, recouverte d’une étoffe orange à motif inca. Ouverture avec la musique traditionnelle de la cordillère des Andes avec les Los Calchakis en chemises et pantalons noirs rehaussés d’un puncho rouge à motifs ramagés. Du Chili à l’Argentine, en passant par la Bolivie (et même les Caraïbes), la musique a déployé des paysages fastueux en vivantes images sonores où la flûte a tracé des mélodies suaves, fluides, comme humectées de la fraîcheur des grands arbres assoupis aux bords de tumultueux fleuves inconnus... Chemins escarpés, villages accrochés aux pics des montagnes, chèvres broutant des arbustes touffus aux bords de précipices vertigineux, c’est tout cela cette musique simple et d’une candeur désarmante. Une musique qui va droit au cœur. Et puis savez-vous que là-bas les sabots des chèvres sont un précieux outil de percussion? Alors, pour vous retrouver, suivez un peu les chèvres dans leur parcours, bondissant sur des sentiers de traverse…Délicieuse flânerie, où les couleurs sonores ont des reflets d’un monde différent, lointain, mais si proche du cœur. D’Ariel Ramirez, compositeur connu en Amérique latine (et par ailleurs dans le monde grâce à sa merveilleuse Misa Criolla), un bouquet de chants de Noël. Pas comme chez nous, des airs enfouis sous la neige, perdus dans des firmaments de velours, entortillés de mélopée orientale… Pays du soleil et d’un continent riche en végétation luxuriante, voilà des chants pleins d’une sourde gaieté, débordant de vitalité, à la tristesse souriante comme enrobée d’un certain espoir. Les bergers, les Rois mages, tous les personnages qui accompagnent la Nativité sont là pour un chant à la séduction infinie par ses inflexions subtiles, ses modulations chaleureuses et ses rythmes variés. Petit entracte et reprise avec des airs que l’auditoire connaît d’emblée pour les avoir souvent écoutés. Avec un plus qui est la beauté du verbe du poète Pablo Neruda. Pour finir, la Misa Criolla d’Ariel Ramirez, brillant morceau d’anthologie de musique religieuse que la terre entière a plébiscitée dans sa beauté, son énergie décapante, sa ferveur et sa piété incendiaire. Du Kyrie à l’Agnus Dei, en passant par le (fabuleux) Gloria, Credo et Sanctus, jamais la musique sacrée n’a apporté autant de force, de fougue et d’élan. Trois bis et le public en voulait encore. C’est ce qu’on appelle, en toute simplcité, un triomphe. Edgar DAVIDIAN

Succès garanti, puisque leur musique les devance. Depuis des lustres elle hante les jardins et les feuilles des mémoires. Mémoires enchantées par des sonorités à la fois vives, douces, mélancoliques, toniques. Une flûte de Pan pour les matins indolents, un «siku» pour les rêveries des soirs saisis de fraîcheur, un «charango» pour des accords célestes, un «bombo» pour des...