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La Russie ne fera pas de nouvelles propositions à l’Ukraine Guerre du gaz : Moscou met en garde contre une révision du statut de Sébastopol

Les présidents russe, Vladimir Poutine, et ukrainien, Viktor Iouchtchenko, ont abordé au téléphone hier les « questions de relations bilatérales », a annoncé le porte-parole du Kremlin, alors que les deux pays sont en pleine crise gazière. « À l’initiative de la partie ukrainienne, les présidents russe et ukrainien ont eu une conversation téléphonique », a déclaré le porte-parole de M. Poutine, Alexeï Gromov. « Au cours de la conversation, ils ont discuté des questions de relations bilatérales », a-t-il ajouté sans autre précision. Mais il est clair que les deux présidents ont parlé du différend gazier, alors que Gazprom, le groupe public russe, menace de suspendre ses livraisons de gaz dans quatre jours si l’Ukraine n’accepte pas les fortes hausses de prix demandées. Hier, l’Ukraine a dénoncé les menaces de Gazprom les qualifiant de « chantage » et a affirmé avoir un droit contractuel à 15 % du gaz russe exporté via son territoire vers l’Europe, en paiement des droits de transit. Toutefois, Moscou a fait à l’Ukraine toutes les propositions possibles sur le dossier des prix du gaz et n’en ajoutera pas d’autres, a déclaré le ministre russe de l’Énergie, Viktor Khristenko, cité par l’agence Itar-Tass. M. Khristenko a également déclaré que Kiev n’avait pas le droit de prendre 15 % du gaz russe. « Il ne peut être question ni de 15 %, ni de 10 %, ni de 2 % », a-t-il dit en qualifiant les déclarations ukrainiennes d’« étonnantes ». Le ministre russe de l’Énergie a, parallèlement, estimé que les déclarations faites par des responsables ukrainiens avaient contribué à « politiser outre mesure la situation ». En outre, le ministre russe de la Défense, Sergueï Ivanov, a averti hier l’Ukraine que toute tentative pour modifier le statut de la base navale russe de Sébastopol, située en territoire ukrainien mais louée à Moscou, risquerait de rallumer des tensions frontalières potentiellement dangereuses. Réviser les termes de la présence de la flotte russe de la mer Noire en Crimée (sud de l’Ukraine) serait « fatal » à l’ensemble de l’accord signé entre Kiev et Moscou, a prévenu M. Ivanov. « L’accord sur les conditions du déploiement de la flotte russe de la mer Noire fait partie du grand traité russo-ukrainien, dont la deuxième partie contient les dispositions sur la reconnaissance de l’inviolabilité des frontières », a relevé M. Ivanov, cité par l’agence Interfax. Son homologue ukrainien, Anatoli Grytsenko, a tenté de calmer le jeu en déclarant que Kiev n’entendait pas réviser unilatéralement le prix du loyer payé par la flotte russe. « Il n’y aura aucune initiative unilatérale de la part de l’Ukraine. Je l’exclus », a déclaré le ministre soulignant que l’accord sur le stationnement de la flotte russe devait « être respecté » par les autorités ukrainiennes. M. Iouchtchenko, refusant que Gazprom quintuple ses prix de vente à l’Ukraine, a laissé entendre que Kiev pourrait riposter en augmentant le loyer de la base de Sébastopol. Plusieurs nationalistes russes et le puissant maire de Moscou, Iouri Loujkov, demandent régulièrement la restitution à la Russie de la péninsule de Crimée offerte à l’Ukraine en 1954 par le numéro un soviétique de l’époque, Nikita Khrouchtchev. L’accord sur la flotte de la mer Noire, signé en 1997, expire normalement en 2017. Selon les termes de cet accord, Moscou paie environ 100 millions de dollars par an pour la location de ses installations militaires à Sébastopol. Sous le couvert de l’anonymat, des responsables ukrainiens avaient affirmé que le prix du marché de cette location pourrait atteindre deux milliards de dollars par an.
Les présidents russe, Vladimir Poutine, et ukrainien, Viktor Iouchtchenko, ont abordé au téléphone hier les « questions de relations bilatérales », a annoncé le porte-parole du Kremlin, alors que les deux pays sont en pleine crise gazière.
« À l’initiative de la partie ukrainienne, les présidents russe et ukrainien ont eu une conversation téléphonique », a déclaré le...