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Actualités - REPORTAGE

REPORTAGE Les Irakiens frustrés par le procès de leur président déchu

Attentifs ou distraits, mais jamais indifférents, les Irakiens suivent avec frustration le procès de Saddam Hussein, ancien maître du pays, qui les a gouvernés d’une main de fer pendant 24 ans. Après avoir été nombreux à suivre attentivement les débuts du procès, ouvert le 19 octobre, les Irakiens ont commencé à bouder les petits écrans qui retransmettent les débats, signe d’une certaine perte d’intérêt pour ce procès considéré pourtant comme historique. « Saddam est jugé pour un épisode mineur de sa politique intérieure, alors qu’il aurait pu l’être pour des actes plus importants, comme sa guerre contre l’Iran et son invasion du Koweït qui ont détruit deux peuples », a estimé Amira Aziz, 47 ans, une Kurde habitant Bagdad. C’est également l’avis d’un autre Irakien, le sunnite Sarmad Kader, qui estime que « l’affaire de Doujaïl ne mérite pas autant de bruit, d’autant plus qu’aucun témoin n’a clairement établi la responsabilité directe de Saddam Hussein », dans la répression féroce qui a frappé ce village chiite. Par ailleurs, certains Irakiens ne cachent pas leur sympathie pour l’ancien dictateur. « C’est une farce et une vengeance personnelle, car parmi ceux qui jugent Saddam Hussein, personne ne lui arrive à la cheville », a ainsi estimé Ahmed Khalaf, un habitant de Ramadi, capitale de la province sunnite d’al-Anbar. « Il n’y a aucune raison de le juger pour Doujaïl. Toute autre personne à sa place aurait fait ce qu’il avait fait s’il avait été visé par une tentative d’assassinat », ajoute ce jeune homme de 26 ans. « On ne peut pas mettre un chef d’État dans le box des accusés pour une telle affaire », a renchéri de son côté Ali Saad, 37 ans, un sunnite qui habite la province de Babylone, au sud de la capitale. D’autres personnes veulent voir le Haut Tribunal pénal se débarrasser au plus vite de l’affaire, une opinion largement répandue chez les chiites, qui ne voient guère d’utilité à un procès. « Je souhaite voir Saddam Hussein vite condamné à mort et exécuté », dit ainsi Naji Katee, 42 ans, un membre de la communauté majoritaire de l’Irak. Le procès ne trouve grâce que chez peu d’Irakiens, comme Taleb al-Kitane, un intellectuel originaire du Sud, conseiller du gouvernement pour les affaires légales. « C’est un exemple pour les Arabes », a-t-il estimé, louant le sang-froid et le doigté du président du tribunal, le juge kurde Rizkar Amine. Salam FARAJ (AFP)
Attentifs ou distraits, mais jamais indifférents, les Irakiens suivent avec frustration le procès de Saddam Hussein, ancien maître du pays, qui les a gouvernés d’une main de fer pendant 24 ans.
Après avoir été nombreux à suivre attentivement les débuts du procès, ouvert le 19 octobre, les Irakiens ont commencé à bouder les petits écrans qui retransmettent les débats, signe...