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Actualités - CHRONOLOGIE

États-Unis - Première grève des transports en commun depuis 25 ans New York, privée de métro, use ses souliers

New York faisait face hier à sa première grève des transports publics en un quart de siècle, contraignant la ville à appliquer un plan d’urgence pour éviter la paralysie et forçant de nombreux habitants, privés de bus et de métros, à la marche et au vélo. Par un grand ciel bleu mais -10 °C de température, des foules emmitouflées ont dans le calme, dès le petit matin, traversé les ponts à pied, parfois remonté en rollers ou en skateboard les grandes avenues, pour tenter de rejoindre tant bien que mal les tours de Manhattan. Le syndicat des travailleurs des transports (TWU) a voté hier à l’aube un débrayage sur l’ensemble du réseau, après la rupture des négociations salariales avec la direction de l’Autorité des transports métropolitains (MTA). « Nous étendons notre action à l’ensemble des propriétés de la MTA », a déclaré le président du TWU, Roger Toussaint, demandant « la compréhension et le soutien » du public. Dans la plus grande métropole des États-Unis, quatre employés sur cinq travaillant dans l’île de Manhattan dépendent des transports publics, qui acheminent chaque jour 7,7 millions d’usagers. Ici, l’Amérique du tout-en-voiture est bien loin. La municipalité et la MTA ont porté l’affaire devant les tribunaux, réclamant de lourdes pénalités contre le syndicat et chacun des 33 700 membres qui ferait grève, en vertu d’une loi rendant tout arrêt de travail de ce type illégal. La cour suprême de Brooklyn devait examiner l’affaire. Selon la municipalité, chaque jour de grève représenterait 400 à 600 millions de dollars en pertes et manque à gagner pour les entreprises et la ville. Depuis le QG municipal des opérations d’urgence installé à Brooklyn, le maire Michael Bloomberg est apparu très en colère, dénonçant un mouvement « illégal et moralement répréhensible ». « Pour ses propres raisons égoïstes, le TWU a décidé que ses demandes seraient plus importantes que la loi, la ville et la population qu’il sert », a dit le maire, juste avant d’entreprendre de traverser avec son équipe le pont de Brooklyn, ralliant Manhattan à pied par solidarité avec ses administrés. « Montrons notre détermination en marchant, en roulant en vélo ou en partageant des voitures (...). Nous montrerons que notre ville de New York marche, même lorsque nos bus et nos métros ne marchent pas », a commenté M. Bloomberg. Les New-Yorkais semblaient, eux, plus partagés. Jennifer Min, jeune cadre dans le marketing, a pris son vélo pour la première fois pour faire le trajet depuis Brooklyn. « Ce n’est pas si terrible », disait-elle, philosophe. « C’est vraiment ennuyeux, heureusement qu’il ne pleut pas », grommelait en revanche un marcheur, Kevin Carey. Dès l’aube, la police a installé des postes de contrôle aux entrées de Manhattan, pour s’assurer que chaque voiture transporte au moins quatre passagers, conformément au plan d’urgence mis en place par la ville. Dans le cadre de ce plan, les taxis sont autorisés à prendre plusieurs passagers à la fois, et certaines rues ont été réservées aux véhicules d’urgence. Les écoles ont ouvert avec deux heures de retard. Depuis des jours, syndicat et direction de la MTA négociaient dans une tension croissante les termes du contrat de travail des salariés, qui expire tous les trois ans. Au cœur du contentieux, la question des retraites : la MTA a fait plusieurs propositions, toutes rejetées par le syndicat qui dénonce la mise en place d’un « système à deux vitesses » parmi les salariés.
New York faisait face hier à sa première grève des transports publics en un quart de siècle, contraignant la ville à appliquer un plan d’urgence pour éviter la paralysie et forçant de nombreux habitants, privés de bus et de métros, à la marche et au vélo.
Par un grand ciel bleu mais -10 °C de température, des foules emmitouflées ont dans le calme, dès le petit matin, traversé...