Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Conflit

Pas de répit dans la guerre à Gaza après une annonce controversée à la CPI

Une femme regarde à travers la fenêtre d'un bâtiment endommagé par les frappes israéliennes dans le quartier d'Al-Daraj, à Gaza-Ville, le21 mai 2024. Photo AFP

La guerre dévastatrice ne connaît pas de répit mardi à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, qui ont dénoncé les mandats d'arrêt réclamés à la Cour pénale internationale (CPI) contre leurs dirigeants pour crimes contre l'humanité présumés.

Au moins 85 Palestiniens ont été tués ces dernières 24 heures à travers la bande de Gaza assiégée par Israël, ce qui porte à 35.647, la plupart des civils, le bilan des morts dans le territoire palestinien, selon le ministère de la Santé du gouvernement du territoire palestinien dirigé par le Hamas.

La guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre contre le sud d'Israël, a provoqué une catastrophe humanitaire avec la majorité des quelque 2,4 millions d'habitants menacés de famine et trois quarts déplacés d'après l'ONU.

"Franchement, nous manquons de mots pour décrire ce qui se passe à Gaza. Nous l'avons décrit comme une catastrophe, un cauchemar, un enfer sur terre. C'est tout cela, et pire encore", a résumé la directrice des opérations pour le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Edem Wosornu, devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive de grande envergure contre la bande de Gaza en représailles à l'attaque du 7 octobre, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur les 252 personnes emmenées comme otages durant l'attaque, 124 sont toujours retenues à Gaza, dont 37 mortes selon l'armée.

Considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, le Hamas a pris le pouvoir en 2007 à Gaza, une bande de terre voisine du sud d'Israël.

Hôpital assiégé

Dans le centre de Gaza, des frappes aériennes ont ciblé mardi le camp d'Al-Bureij, selon des témoins. Et dans le sud, des navires de guerre israéliens ont tiré sur Khan Younès, où des médecins de l'hôpital Européen ont fait état de plusieurs blessés par une frappe aérienne qui a touché une maison.

L'aviation israélienne a frappé environ 70 cibles ces dernières 24 heures dans la bande de Gaza, a indiqué l'armée en disant avoir "éliminé plusieurs" combattants dans le sud, le centre et à Jabalia dans le nord. 

A Jabalia, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que l'hôpital Al-Awda était "assiégé" depuis deux jours, et que 170 patients et membres du personnel y étaient bloqués, signalant des informations sur des tirs de snipers.

Israël a lancé le 7 mai des opérations au sol dans certains secteurs de Rafah en dépit de l'opposition de la communauté internationale, dont le grand allié américain, qui s'inquiétait pour plus d'un million de civils piégés dans cette ville de l'extrême sud de la bande de Gaza.

L'armée a ordonné des évacuations massives de Rafah où elle dit vouloir détruire les derniers bataillons du Hamas, son réseau de tunnels, et sauver les otages. 

"Depuis octobre 2023, 75% de la population de Gaza, soit 1,7 million de personnes, ont été déplacés de force à l'intérieur de Gaza, beaucoup jusqu'à quatre ou cinq fois, notamment en raison des appels répétés à évacuer émis par l'armée israélienne", a indiqué Edem Wosornu.

"Nous avons vu la mort"

Shaima Nassel, une mère de sept enfants originaire de Gaza, s'est réfugiée dans une école de Khan Younès, où des hommes tentent de le rendre habitable en le réparant et en enlevant les gravats.

"Les six premiers mois de la guerre, j'ai vécu dans le nord. On a vu la mort. On a bougé d'école en école six ou sept fois, sous les roquettes, nous avons vu des roquettes tuer des enfants devant nous", dit-elle.

Depuis qu'Israël a pris le 7 mai le contrôle côté palestinien du poste-frontière de Rafah avec l'Egypte, l'acheminement de l'aide humanitaire est quasiment à l'arrêt, notamment le carburant, indispensable aux hôpitaux et à la logistique humanitaire.

Selon Mme Wosornu, 1,1 million de personnes dans la bande de Gaza font face à des "niveaux de faim catastrophiques". 

"Méprisable"

Dans ce contexte, le procureur de la CPI, Karim Khan, a déclaré lundi avoir demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour des crimes tels que "le fait d'affamer délibérément des civils", "homicide intentionnel" et "extermination et/ou meurtre".

Des dirigeants du Hamas sont également visés par cette demande de mandats d'arrêt, notamment son chef à Gaza Yahya Sinouar, pour "extermination", "viol et autres formes de violence sexuelle" et "prise d'otages en tant que crime de guerre".

M. Netanyahu a "rejeté avec dégoût la comparaison du procureur de La Haye entre Israël" et le Hamas, son ministre de la Défense dénonçant une décision "méprisable et ignoble".

Le Hamas a dénoncé "les tentatives du procureur (...) d'assimiler la victime au bourreau".

Le vidéo direct d'AP coupé

Lundi, le président américain Joe Biden a fustigé une démarche "scandaleuse" de la CPI à l'égard des dirigeants israéliens. 

Pour la France, les "demandes simultanées" de mandats d'arrêt contre des dirigeants israéliens et du Hamas "ne doivent pas" mettre sur le même plan ce mouvement et Israël.

Par ailleurs, Associated Press a annoncé que son direct vidéo sur Gaza avait été coupé par Israël qui accuse l'agence de presse américaine de violer une loi ayant permis aux autorités israéliennes de fermer la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera sur leur territoire. La Maison Blanche a jugé cette mesure "préoccupante".

En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, l'Autorité palestinienne a annoncé la mort de sept Palestiniens tués par lors d'une opération à Jénine, bastion de groupes armés palestiniens.

La guerre dévastatrice ne connaît pas de répit mardi à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, qui ont dénoncé les mandats d'arrêt réclamés à la Cour pénale internationale (CPI) contre leurs dirigeants pour crimes contre l'humanité présumés.

Au moins 85 Palestiniens ont été tués ces dernières 24 heures à travers la bande de Gaza...