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Actualités

Piteux État

Depuis 1975, je rejette tout ce qui se produit au Liban : l’autobus de Aïn el-Remmaneh, la guerre Kataëb-OLP, l’invasion syrienne (1976), la lutte fratricide FL-PNL, les assassinats en série de Kamal Joumblatt, Tony Frangié, Béchir Gemayel, le mufti Hassan Khaled, Rachid Karamé, René Moawad, Dany Chamoun, Rafic Hariri, la disparition de l’imam Moussa Sadr, les massacres du Chouf, de Sabra-Chatila, du Samedi noir, l’invasion israélienne, les rixes sanglantes PSP-Amal, puis Amal-Hezbollah, l’intifada de Geagea contre Hobeika. En 1989, j’ai haï Aoun et Geagea pour la destruction inutile des régions chrétiennes ; j’ai maudit les USA qui nous ont livrés pieds et poings liés à la voracité tutélaires des Syriens qui ont instauré une machine sécuritaire digne de Himmler. En 1992, j’ai boycotté les législatives truquées par le général Ghazi Kanaan et les gouvernements fantoches qui se sont succédé au pouvoir. Je réfute tout depuis. Je réfute tout ce qui se fait et se défait sans l’avis du peuple souverain, dupé par ces 8 et 14 mars 2005, deux mascarades du plus mauvais goût. Je déplore la stratégie des puissances occidentales, qui, en prétendant nous aider, ont aggravé la situation intérieure, avec les rapports Mehlis et Larsen flous et ambigus. Je plains ce régime baassiste archaïque qui n’a toujours rien compris à la réalité libanaise ; au fond, c’est normal, aucun de ses dirigeants n’a (semble-t-il) jamais ouvert un livre d’histoire. La culture, ce n’est pas leur fort... D’autre part, j’en ai assez de me faire prendre pour un attardé mental par tous ces Joumblatt, Hariri, Aoun, Geagea, Gemayel, Berry, Lahoud et Nasrallah, et les rescapés de feu KC (alignés déjà pour les sélections présidentielles de... ?). J’en ai assez des médias et des moralisateurs qui nous matraquent cette pseudo-unité nationale, tout en cachant les points négatifs. J’en ai assez d’écouter chrétiens et musulmans, prélats et ulémas nous louer les bienfaits de l’accord de Taëf et prétendre que c’est l’idéal pour notre bonheur communautaire. Quelle arrogance que de ne jamais consulter ce peuple meurtri par trente années de misère. Et ça continue à se chamailler pour un qui, pour un quoi, tandis qu’une brillante et jolie journaliste, May Chidiac, est mutilée par de méprisables terroristes, eux-mêmes mutilés de toute âme et conscience. Cette même May Chidiac, qui nous est apparue auréolée de ce courage et cette dignité qui nous font défaut actuellement. Permettez-moi là de m’incliner devant cette admirable dame, devenue un symbole de fierté pour tous les Libanais. Avec le temps qui court, il se peut que je n’ai plus l’occasion de dire mon dégoût, mon horreur de ce qui se passe dans mon pays défiguré. Je suis triste, très triste, surtout pour tous ces gouvernants, politicards, médias. Ils sont dans un piteux état. Un État qui s’appelait... Liban. Nahi LAHOUD
Depuis 1975, je rejette tout ce qui se produit au Liban : l’autobus de Aïn el-Remmaneh, la guerre Kataëb-OLP, l’invasion syrienne (1976), la lutte fratricide FL-PNL, les assassinats en série de Kamal Joumblatt, Tony Frangié, Béchir Gemayel, le mufti Hassan Khaled, Rachid Karamé, René Moawad, Dany Chamoun, Rafic Hariri, la disparition de l’imam Moussa Sadr, les massacres du Chouf, de...