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Actualités - REPORTAGE

REPORTAGE Falloujah la rebelle prend le chemin des urnes

De nombreux immeubles de Falloujah portent encore les impacts des balles et traces des combats, parmi les plus violents que l’Irak a connus depuis l’invasion de mars 2003, mais des familles entières s’étaient pressées hier pour participer aux élections législatives. «Les habitants de Falloujah iront voter à genoux s’il le faut, car ce scrutin est très important pour nous. Il engage le pays pour quatre ans », la durée du mandat du Parlement, affirme Amr Hamed, un ingénieur de 30 ans. Un peu plus d’un an après avoir été reprises, maison par maison, par 15 000 marines américains, certaines rues sont encore jonchées de gravats. Mais cette ville sunnite située à 50 km à l’ouest de Bagdad a visiblement décidé de jouer le jeu électoral. Les files d’électeurs, souvent venus avec leurs enfants, devant les bureaux de vote contrastent avec janvier, quand les élections générales s’étaient déroulées dans une ville meurtrie et désertée, à peine deux mois après sa reconquête par les forces américaines. Alors qu’elle avait largement boycotté le scrutin de janvier, la communauté sunnite se mobilise pour ne plus être réduite à un rôle de faire-valoir, faute d’une représentation suffisante au Parlement et au gouvernement, dominé actuellement par les rivaux traditionnels chiites et kurdes. « Les chiites ont bien davantage de sièges qu’ils ne le méritent, ce qui a entraîné un terrorisme d’État et des assassinats », estime Mekky Latif devant un bureau de vote. « Je veux voter pour ceux que je connais bien et pour les vrais Irakiens », approuve Abdallah Hussein, sur son fauteuil roulant. La ville est recouverte d’affiches électorales, dominées par les listes sunnites du Front irakien de la concorde et du Front irakien pour le dialogue national, bien qu’elles doivent subir la concurrence de la liste sunnite locale, dirigée par le maire de la ville. Placé sous haute protection policière, le scrutin se déroule également à l’ombre des patrouilles de blindés américains, même si elles conservent leurs distances. Aucun autre véhicule ne s’aventure dans les rues, en raison de l’interdiction de la circulation automobile. Une seule compagnie, comprenant près de 150 hommes, est déployée dans la ville, mais 4 000 marines sont positionnés en périphérie. Pour ces soldats américains, l’amélioration de la situation doit beaucoup aux forces de la police irakienne, principalement composée de recrues originaires de la région, qui ont gagné la confiance de la population.
De nombreux immeubles de Falloujah portent encore les impacts des balles et traces des combats, parmi les plus violents que l’Irak a connus depuis l’invasion de mars 2003, mais des familles entières s’étaient pressées hier pour participer aux élections législatives.
«Les habitants de Falloujah iront voter à genoux s’il le faut, car ce scrutin est très important pour nous. Il...