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Actualités - REPORTAGE

REPORTAGE Naqsha Bibi, miraculée du séisme au Pakistan après 63 jours sous les ruines

Elle a perdu ses muscles, ne peut pas parler et est psychologiquement très perturbée : Naqsha Bibi, secourue dimanche des ruines de sa maison près de Muzaffarabad, est la miraculée du tremblement de terre du 8 octobre au Pakistan. Célibataire d’une quarantaine d’années, Naqsha est depuis dimanche soir dans une unité de soins intensifs d’un hôpital de campagne monté par la Pakistan Islamic Medical Association (PIMA) à Muzaffarabad, la capitale du Cachemire pakistanais ravagée par le séisme d’octobre. Parmi les plus difficiles à convaincre du miracle, ses deux frères et son père, blessés lors du tremblement de terre et transférés il y a deux mois dans un hôpital de Rawalpindi, près d’Islamabad. « On a été transporté par hélicoptère à l’hôpital et depuis tout ce temps, on pensait vraiment qu’on ne reverrait jamais notre sœur », a expliqué à la presse un de ses frères, Jamilur Rehman. « Elle a survécu 63 jours sous les décombres, c’est tout simplement un miracle », s’étonne le docteur Riaz Ahmed de la PIMA. « Nous sommes optimistes quant à ses chances de survie. Elle a déjà commencé à récupérer », explique le médecin à l’hôpital de campagne de Muzaffarabad. « Elle est encore sous un gros choc psychologique. Parfois elle nous sourit et elle s’efforce de dire un mot, mais elle ne peut pas parler. Nous la surveillons en permanence », poursuit-il. Le miracle s’est produit dimanche dans le camp de réfugiés de Kamsar, à cinq kilomètres au nord de Muzaffarabad, le long de la rivière Neelum, où vivaient plusieurs centaines de réfugiés de la partie du Cachemire sous administration indienne. Le camp a été totalement détruit et la moitié de ses 400 habitants ont été tués par le tremblement de terre du 8 octobre, qui a fait plus de 73 000 morts au Pakistan. Dimanche, des habitants déblayaient des décombres afin de récupérer des matériaux de reconstruction ou des effets personnels, lorsqu’ils ont aperçu un corps. « J’ai pressé avec mon bâton et le corps a bougé. J’ai réalisé qu’il était vivant », raconte à l’AFP un de ces habitants, Abdul Qayyum, 28 ans. Ses sauveteurs ont tenté de la nourrir et de lui donner de l’eau, mais Naqsha ne pouvait rien avaler. Une équipe de médecins allemands qui procédait dans les environs à une campagne de vaccination est venue à la rescousse lundi matin. Elle a été immédiatement transportée à l’hôpital de campagne de la PIMA où « elle n’avait plus que la peau sur les os », explique le docteur Riaz Ahmed. « Ses mâchoires étaient bloquées et on a eu du mal à prendre sa température sous le bras. À cause de l’absence de muscles, le thermomètre ne tenait pas en place convenablement », explique-t-il. Après quelques exercices de physiothérapie, sa condition s’est améliorée et elle a pu commencer à ingérer des liquides. « Nous avons commencé à lui donner également des aliments solides », a-t-il expliqué hier. Le médecin allemand Holger Barochmeyer, qui avec une équipe de Caritas a participé au sauvetage de la miraculée, a encore du mal à s’expliquer l’aventure de cette femme. « Elle a dû avoir accès à de l’eau et à de la nourriture durant tout ce temps qu’elle a passé sous les décombres. Autrement, il est impossible de survivre aussi longtemps », a-t-il affirmé à la presse à Muzaffarabad.

Elle a perdu ses muscles, ne peut pas parler et est psychologiquement très perturbée : Naqsha Bibi, secourue dimanche des ruines de sa maison près de Muzaffarabad, est la miraculée du tremblement de terre du 8 octobre au Pakistan.

Célibataire d’une quarantaine d’années, Naqsha est depuis dimanche soir dans une unité de soins intensifs d’un hôpital de campagne monté par la...