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Actualités - CHRONOLOGIE

Un rapport de l’Unicef tire la sonnette d’alarme sur le sort des enfants les plus pauvres Près de 50 millions d’enfants « invisibles » sont exploités chaque année dans le monde

Près de cinquante millions d’enfants nés chaque année ne sont pas enregistrés à l’état-civil, formant une masse invisible, oubliée des gouvernements et d’autant plus vulnérable, a dénoncé l’Unicef dans son rapport annuel publié hier à Londres. Selon ce rapport, le monde ne fait pas assez pour améliorer le sort accablant de centaines de millions d’enfants pauvres. «Quarante-huit millions d’enfants n’ont pas été déclarés en 2003, 36 % du nombre total des naissances cette année-là », indique l’Unicef. « L’enregistrement à la naissance peut s’avérer nécessaire pour avoir accès aux services plus tard dans la vie, qu’il s’agisse d’obtenir une place à l’école ou de se faire soigner à l’hôpital », explique l’organisation. Ces enfants « invisibles » sont vulnérables aux trafics et aux exploitations de toutes sortes. Il est difficile de protéger un mineur contre un mariage précoce ou un enrôlement dans les forces armées, lorsqu’on n’est pas sûr de son âge, relève l’organisation. « Les enfants non déclarés qui ne sont pas en mesure de donner la preuve de leur âge rencontrent des difficultés quand ils revendiquent des droits spécifiques à l’enfance ou pour prouver que leurs droits sont bafoués », relève l’organisation. « L’enregistrement à la naissance n’est pas toujours jugé important par la société, par un gouvernement confronté à de graves difficultés économiques, par un pays en guerre ou encore par des familles qui arrivent à peine à survivre », explique l’Unicef. 93 % des enfants nés au Bangladesh ne sont pas déclarés La proportion de naissances non déclarées atteint 62 % en Afrique subsaharienne, 70 % en Asie du Sud, 93 % au Bangladesh ou en Afghanistan. Les enfants réfugiés ou déplacés sont particulièrement vulnérables, les déplacements compliquant l’enregistrement des naissances et l’obtention de documents officiels, compromettant dès la naissance leurs droits futurs à une identité et aux services sociaux. La moitié des réfugiés dans le monde sont des enfants. Ils risquent d’être séparés de leurs familles et exposés au recrutement militaire par des forces et groupes armés. Les filles risquent d’être « enlevées, entraînées dans la prostitution, victimes de violence sexuelle, par exemple le viol quand il est utilisé comme arme de guerre », rapporte l’organisation. Un bilan dramatique Les pays en développement « ne peuvent avoir de progrès durable si nous continuons à oublier les enfants les plus pauvres et les plus vulnérables, ceux qu’on exploite et qu’on abuse », écrit Ann Veneman, la directrice de l’Unicef. Le document dresse un bilan dramatique, cinq ans après l’adoption par l’ONU de ses « objectifs du millénaire ». En 2005, écrit l’Unicef, « des centaines de millions d’enfants » ont faim, ne sont pas soignés, ne vont pas à l’école. Les enfants représentent également une proportion croissante des personnes vivant avec le VIH. Chaque minute, un enfant de moins de 15 ans meurt du sida, et un autre contracte le virus. Chaque minute encore, 4 jeunes de 15 à 24 ans deviennent séropositifs. L’exclusion, rappelle l’Unicef, « touche les enfants dans tous les pays ». Ses causes profondes sont connues : la pauvreté, les inégalités, les discriminations entre les sexes ou les ethnies, la « mauvaise gestion des affaires publiques » et des maladies telles que le sida ou le paludisme. En 2005 encore, « des millions d’enfants » sont volés, échangés comme des marchandises, réduits en esclavage économique ou sexuel. « Des dizaines de millions » vivent dans la rue, en proie à toutes les formes de violence. Le mariage précoce affecte la vie de « plus de 80 millions » de fillettes et d’adolescentes, dénonce également l’Unicef.

Près de cinquante millions d’enfants nés chaque année ne sont pas enregistrés à l’état-civil, formant une masse invisible, oubliée des gouvernements et d’autant plus vulnérable, a dénoncé l’Unicef dans son rapport annuel publié hier à Londres. Selon ce rapport, le monde ne fait pas assez pour améliorer le sort accablant de centaines de millions d’enfants...