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EXPOSITION - Jusqu’au 31 décembre, à la galerie V&A Alain Rodier, un touche-à-tout au goût éclectique

Les œuvres qui s’affichent jusqu’au 31 décembre à la galerie V&A sont celles d’un grand garçon en veston noir, chemise blanche et jeans délavé, très « dans le vent», qui détesterait qu’on lui colle des étiquettes de pop art ou nouveau réalisme. Ses œuvres sont issues de deux professions imbriquées l’une dans l’autre et d’une modernité sans limites. Atypique, Alain Rodier? Ses petits portraits très personnels côtoient des toiles de grands formats et ses multiples techniques se marient en toute harmonie. Bref, ses œuvres diverses en sont la preuve. Elles traduisent les différentes facettes de cet artiste inclassable. Son œil de photographe l’avait déjà initié à voir tout sous un autre angle. Changeant de mode de vie en même temps que de pays, Rodier s’installe à Londres, délaissant Paris et le monde de la photographie : « Parce qu’il fallait que je quitte ce milieu, celui de la mode plus précisément, qui me rendait hystérique et qui m’apportait plus d’éléments négatifs que positifs », dit-il. « La vie à Londres, où je vis depuis plus de huit ans, est plus active, plus cosmopolite », renchérit-il. Puis il poursuit d’un air railleur : « Peut-être d’ici à quelques années, je trouverai une autre raison pour m’engager dans une voie différente.» De la photo à la peinture Dans la capitale britannique, Alain Rodier va se lancer dans la peinture en exploitant toutes sortes de techniques. De la photographie à la sérigraphie, tout est abordé. Avec des matériaux nouveaux, des pigments termochromiques et holographiques, ou encore métalliques, l’artiste reproduit les images et présente ainsi des œuvres en mouvement, à travers lesquelles chacun projette sa propre lecture. «Mes sérigraphies réservent toujours des surprises. C’est pourquoi, on ne les regarde jamais de la même façon.» Winston Churchill, Bonaparte ou André Citroën sont présentés sur des toiles grands formats où la calligraphie y est introduite comme une nouvelle couleur. En effet, intégrée à l’image, l’écriture, presque illisible mais se rapportant toujours au personnage décrit, donne l’impression d’une colonie de petites fourmis serrées les unes contre les autres. Il ne s’agit plus d’un moyen d’expression linguistique, mais d’un véritable outil visuel qui se fond avec la composition. «Cette écriture n’est pas destinée à la lecture, mais tout le monde s’essaye quand même au décryptage. Alors je me suis amusé à écrire à l’envers», souligne-t-il. Parfois la calligraphie est utilisée comme de simples formes façon Kandinsky, mais c’est là une autre histoire pour Rodier. Rejetant les labels, l’artiste avoue travailler sans chercher à faire partie d’un mouvement quelconque : « Je prends tout ce que je trouve sous la main et qui peut me servir à composer une œuvre », dit-il. Et s’il s’amuse parfois à reproduire des images de femmes qu’il a connues, c’est pour traduire leur personnalité sur des supports réels. Cette série, baptisée « Girls On », est une sorte d’hommage au monde de la photographie qu’il a connu en premier et un signe d’amitié pour ces filles si naturelles telles que Carla Bruni, Heather ou autres… Une peinture de l’époque, qui bouge et qui évolue constamment, subtilement orchestrée par ce touche-à-tout qu’est Alain Rodier. Colette KHALAF

Les œuvres qui s’affichent jusqu’au 31 décembre à la galerie V&A sont celles d’un grand garçon en veston noir, chemise blanche et jeans délavé, très « dans le vent», qui détesterait qu’on lui colle des étiquettes de pop art ou nouveau réalisme. Ses œuvres sont issues de deux professions imbriquées l’une dans l’autre et d’une modernité sans limites.
Atypique, Alain...