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Un candidat sunnite, chef de liste à Ramadi, assassiné ; quatre soldats US tués dans un attentat près de Bagdad Les Irakiens de la diaspora votent déjà pour les législatives

La violence a coûté la vie hier en Irak à une tête de liste aux législatives et à quatre soldats américains au moment où les électeurs de la diaspora commençaient à se prononcer dans ce scrutin crucial. Après les détenus, les malades et les membres de forces de sécurité, les Irakiens de la diaspora ont commencé hier à voter pour les législatives qui verront la mise en place d’institutions permanentes. Plus de 500 bureaux de vote sont prévus dans 15 pays pour permettre aux électeurs de choisir leurs 275 représentants à l’Assemblée nationale, qui doit siéger pendant quatre ans. Les opérations de vote prendront fin demain. « Nous déployons tous les efforts pour que ces élections soient honnêtes, car tout problème aura des répercussions sur le scrutin en Irak aussi », a déclaré à la presse un responsable de la commission électorale à Bagdad, Farid Ayar. Il a précisé qu’il n’y avait aucun recensement officiel pour les Irakiens de l’étranger. « Nous portons une attention particulière à la présence d’observateurs internationaux et d’ONG », a ajouté M. Ayar. Douze centres de vote ont ouvert en Jordanie, où se trouve le bureau de la commission électorale en charge du vote de la diaspora. Sa présidente, Hamdiya al-Husseini, a dit s’attendre à « un nombre plus important d’électeurs en raison de la participation de parties qui avaient boycotté les élections » de janvier, en allusion aux sunnites. Aux Émirats arabes unis, près de 12 600 Irakiens sont inscrits pour voter dans les bureaux de Dubaï et Abou Dhabi, autour desquels d’importantes mesures de sécurité ont été mises en place. En Turquie, entre 700 et 800 Irakiens ont déjà voté. En Allemagne, la participation est « très bonne », a indiqué à Berlin Sadik al-Biladi, de la commission électorale indépendante d’Irak, sans donner de chiffres. Les Irakiens peuvent aussi voter, en Iran, en Syrie, au Liban, au Canada, en Autriche, en Australie, aux États-Unis, en Suède, au Danemark, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. La veille, quelque 300 000 électeurs inscrits dans les hôpitaux, les prisons et parmi les forces de sécurité ont été appelés à voter. L’armée américaine a indiqué que les Irakiens avaient voté en masse dans les centres de détention de la Force multinationale. Selon elle, 90 % des 12 000 électeurs inscrits se sont prononcés. Selon la commission électorale, quelque 22 000 détenus étaient concernés par le vote. Le reste du pays, soit quelque 15,5 millions d’électeurs inscrits, doit se rendre aux urnes demain. La nouvelle Assemblée choisira un président, deux vice-présidents et un chef du gouvernement. Mais le président sortant, Jalal Talabani, a indiqué qu’il ne présentera pas sa candidature pour un second mandat, si le poste de chef de l’État reste « honorifique ». Par ailleurs, selon le quotidien britannique Times, les États-Unis et la Grande-Bretagne envisagent dès mars 2006 un retrait échelonné de leurs forces d’Irak, aussitôt qu’un gouvernement permanent sera installé dans ce pays. Sur le terrain, le sunnite Mezher Nagi al-Doulaïmi a été tué par des tirs d’inconnus à Ramadi, chef-lieu de la province rebelle d’al-Anbar, à l’ouest de Bagdad, selon la police. Une personne qui l’accompagnait a été blessée. Il était le chef du Parti progressiste irakien libre, une petite formation qui présentait trois candidats, dont Doulaïmi, au scrutin dans cette province. Au moins deux autres candidats ont été tués durant la campagne. Par ailleurs, des tracts anonymes ont été distribués dans la ville sunnite de Falloujah, dans al-Anbar, menaçant de mort ceux qui votent pour le candidat sunnite, Saleh al-Motlak, qualifié de « renégat ». Cependant, plus de mille religieux sunnites ont souligné la « nécessité de voter » demain pour les élections législatives, a indiqué l’un d’eux, le cheikh Ahmed Abdel Ghafour al-Samourraï, le chef des wakfs. D’autre part, quatre soldats ont été tués dans l’explosion d’« un engin artisanal au nord-ouest de Bagdad au passage de leur patrouille », a indiqué l’armée américaine dans un communiqué. Un commando de police et un entrepreneur travaillant pour l’armée américaine ont été tués dans des attaques séparées hier au nord de Bagdad. Enfin, la Maison-Blanche a pris ses distances hier avec le chiffre de 30 000 Irakiens tués depuis l’invasion de leur pays, utilisé la veille par le président George W. Bush. Le président n’a fait que reprendre un chiffre cité par les médias, a dit le porte-parole de la Maison-Blanche, qui a aussi assuré qu’une partie « substantielle » de ces morts étaient dues aux terroristes.


La violence a coûté la vie hier en Irak à une tête de liste aux législatives et à quatre soldats américains au moment où les électeurs de la diaspora commençaient à se prononcer dans ce scrutin crucial.
Après les détenus, les malades et les membres de forces de sécurité, les Irakiens de la diaspora ont commencé hier à voter pour les législatives qui verront la mise en place...