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CONCERT À l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) Ludique hommage du clavier à la littérature et à la vie…

On s’attendait à un concert conventionnel avec musique classique et rigoureuses partitions de clavier. Hélas, il s’agissait d’un récital façon piano-bar entre Claydermann et Liberacce ! En droite ligne de Dubaï, voilà le pianiste chilien, directeur de l’Orchestre de chambre de l’Émirat et compositeur, Fuentes. Non Carlos l’écrivain, mais Ovidio Eleazar de Ferrari Fuentes, taquineur des touches d’ivoire. Devant la salle de l’amphithéâtre Aboukhater remplie d’un cercle très restreint d’amis et de quelques vrais mélomanes perdus dans cette musique soft d’hypermarché avec sa profusion de glissando et ses rythmes allant du sirupeux au fox-trot, Fuentes a officié sur scène avec synthétiseur et enregistreur. Dédié à la mémoire de la «maestra», c’est-à-dire Gabriela Mistral, prix de littérature en 1945, une institutrice chilienne au grand cœur et à la plume féconde et sensible, ce concert se voulait un hommage à une femme, une pédagogue, un être investi d’une mission culturelle, éducative et nationale. Avec les notes égrenées ludiquement, très douces comme les flous artistiques de David Hamilton, les images, en projection sur grand écran, de la grande dame de la littérature chilienne. Peu d’émotions et encore moins de lumière sur la valeur et la teneur des écrits de Gabriela Mistral (pas plus que les détails d’une vie sans nul doute pleine et intense) par ce témoignage un peu superficiel et trop simplifié. Et puis au bout d’un certain temps, arrêt de l’image et discours fragmenté, en anglais, du pianiste, pour rendre hommage au souvenir de Rafic Hariri (avec la partition Kalimat de Magida el-Roumi), parler de ses propres souvenirs à Vienne, Dubaï et présenter sa fille assise au premier rang… Alors retour quand même sur la musique avec un bouquet d’airs tous azimuts, interprétés avec un sens ludique, un peu farfelu de l’interprétation par Fuentes. Faciles petits effets de scène d’un pianiste qui rend hommage avec le sourire et en toute légèreté à la vie, comme un long drink qu’on s’offre dans le «lounge» d’un grand hôtel international… Des pièces du cru de l’artiste (Ode à Mistral, Ode à ma mère, Reina Lucila,) aux variations en touches frivoles et amusantes, par l’aspect dentelé et tout en broderies, des notes aux chromatismes et aux appoggiatures qui n’en finissent plus, des partitions de Mozart et Beethoven (notamment Fûr Elise, Clair de lune, et le Destin), c’est cela la musique aseptisée et respirant un peu les salles d’attente dans un Méridien de luxe ou pub cool de Fuentes. Clin d’œil, un peu narquois aussi, au cinéma avec la cavatine de Deer Hunter et l’on conclut sur un air endiablé de Billy Joel. De la nostalgie en touches vaporeuses aux élans de vie, le piano en synchronisation avec synthétiseur et enregistreur, pour rythmes et fond sonore amplifiant, reste ici un parfait instrument de musique légère pour un divertissement sans conséquence. Edgar DAVIDIAN

On s’attendait à un concert conventionnel avec musique classique et rigoureuses partitions de clavier. Hélas, il s’agissait d’un récital façon piano-bar entre Claydermann et Liberacce ! En droite ligne de Dubaï, voilà le pianiste chilien, directeur de l’Orchestre de chambre de l’Émirat et compositeur, Fuentes. Non Carlos l’écrivain, mais Ovidio Eleazar de Ferrari Fuentes,...