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Actualités - CHRONOLOGIE

THÉÂTRE - Représentations demain 15 et après-demain 16 décembre à la salle Montaigne du CCF «Colette la chatoyante», de Pierrette Dupoyet, ou le portrait d’une figure audacieuse et libre

«Rêver, c’est quelquefois le seul moyen de rester debout face à l’adversité.» Des mots qui sonnent justes en ces jours de désespoir et de colère, en ces heures sombres où tout semble dérisoire, vain, futile… Des mots que Pierrette Dupoyet, la comédienne-voyageuse bien connue du public libanais – elle revient cette année pour la dixième fois au Liban –, prononce avec une telle ferveur et une telle sincérité qu’ils produisent leur effet. Oui, c’est parfois dans les rêves, les idéaux, les nobles sentiments que l’on puise le courage de tenir bon et de lutter envers et contre tout. Et le théâtre de cette dame en foisonne. Sans guimauve, ni mièvreries, ses pièces – construites autour d’un personnage historique (dans le sens élevé du terme) – défendent les valeurs de tolérance, de justice, d’ouverture aux autres, d’échanges et d’engagements pour l’égalité des droits humains. Des pièces que cette femme-orchestre conçoit de A à Z (elle en est l’auteur, la metteuse en scène, la comédienne, l’éclairagiste et la costumière) autour de personnalités à chaque fois très différentes mais toujours très attachées à une cause. De Léonard de Vinci à Marguerite Yourcenar, en passant par sœur Emmanuelle (qu’elle connaît personnellement), l’exploratrice Alexandra David-Neel et aujourd’hui Colette, son répertoire théâtral est plein de ces parcours, hors du commun, de gens qui se sont laissés guider par leurs rêves. Rebelle et féline D’ailleurs, elle-même est de cette trempe-là, la Dupoyet. Ses rêves, elle les a aussi concrétisés – et continue à le faire – à travers les créations qu’elle donne à voir aux quatre coins du globe. Et qui lui permettent d’aller à la rencontre de l’humain partout, sous toutes les latitudes, à la recherche de ressemblances. «Je crois en l’humain au-delà des religions, au-delà des politiques», affirme cette grande femme, toujours vêtue de tenues traditionnelles ramenées de différents pays et assemblées entre elles. «Je crois surtout que d’un bout à l’autre de l’univers, on a peur des mêmes choses et on vibre tous pour les mêmes choses.» Un credo qui sous-tend donc toutes ses entreprises et qui lui donne l’énergie et la force de se produire dans des pays où la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Elle était déjà venue au Liban dans des circonstances dramatiques. Son retour cette année coïncide avec le criminel attentat qui a coûté la vie à une haute figure de la liberté et du courage. Des valeurs qu’elle apprécie particulièrement et qu’elle retrouve dans l’héroïne de sa dernière pièce, Colette la chatoyante. «Je suis heureuse d’être ici avec le personnage de Colette. Car c’est une femme rebelle et féline, qui, par sa recherche d’identité, son audace, sa soif de liberté, a, avec George Sand, ouvert des brèches aux femmes d’aujourd’hui. C’est une figure, étonnante par la diversité de ses talents et les méandres de sa vie. Derrière l’emballage de cette pièce qui peut sembler un brin provocante, il y a une leçon de tolérance. Et les différentes facettes de cette femme que j’incarne, écrivain, épouse, amante, mère, fille, passionnée de chats, de cartes postales et de canevas, reine de la pantomime, etc., forment un spectacle, tout à la fois d’une énergie folle et d’une grande tendresse», assure la comédienne française, visiblement passionnée par son personnage. Une comédienne qui se défend de tout prosélytisme, tout en espérant que son spectacle laisse des traces dans l’esprit du public. «Que le spectateur sorte de ma pièce avec une idée, une pensée, un sentiment qui le fassent réfléchir. En l’occurrence, avec Colette, sur les rapports passionnés et difficiles entre mère-fille.» Un destin de femme à la mesure du talent de cette comédienne, grande habituée des planches du Festival d’Avignon et ambassadrice du théâtre français dans plus de soixante-dix pays. Une pièce qu’elle interprétera, comme toujours seule sur scène, entourée de quarante chats (en peluche, bois et différentes matières), demain jeudi 15 et vendredi 16 décembre à 20h à la salle Montaigne du Centre culturel français. Zéna ZALZAL * Prix des billets 10000LL. En vente sur place. Renseignements et réservations aux: 01/420232 ou 420324.
«Rêver, c’est quelquefois le seul moyen de rester debout face à l’adversité.» Des mots qui sonnent justes en ces jours de désespoir et de colère, en ces heures sombres où tout semble dérisoire, vain, futile…
Des mots que Pierrette Dupoyet, la comédienne-voyageuse bien connue du public libanais – elle revient cette année pour la dixième fois au Liban –, prononce avec une...