Football - L’OL a réussi à maintenir son invincibilité qui court depuis le début de la saison Saint-Étienne et Lyon s’accommodent d’un terne derby

Courage pour les uns, invincibilité préservée pour les autres, Saint-Étienne et Lyon trouvent chacun des raisons de se satisfaire du résultat nul et sans but de leur 83e derby. Grégory Coupet est parmi les premiers à reconnaître que la rencontre n’a pas été au niveau de celle de l’année précédente où cinq buts et le suspense de l’égalisation puis de la victoire 3-2 de l’OL dans les dernières minutes avaient fait vibrer le public. « Il n’y a pas eu la folie de 2004, c’est vrai. Les conditions météo n’étaient pas les mêmes. Il faisait froid et le terrain n’était pas terrible. Ceci explique peut-être cela », concède le gardien de l’OL. « Dès qu’il y avait un ballon perdu par les Verts, il y avait un bloc rouge. Et dès qu’il y avait un ballon perdu par les Rouges, il y avait un bloc vert », analyse Gérard Houllier, l’entraîneur lyonnais. « Tout le monde défendait de manière très disciplinée, et j’ai l’impression que tout le monde est content du résultat. » Tout le monde ? « Ne faisons pas la fine bouche. Il y a eu de l’intensité. On s’est retrouvé dans des valeurs perdues ces temps-ci, notamment en défense », dit Julien Sablé, le capitaine de Saint-Étienne. Élie Baup, l’entraîneur de l’ASSE, note que « c’est la première fois que Lyon ne marque pas de but de la saison ». « C’est le signe que nous sommes en progrès en défense, surtout en finissant avec trois jeunes du centre de formation », poursuit-il. « On ramène quand même un bon point de Saint-Étienne », relève Sidney Govou. « Il ne faut pas oublier que c’est un derby, un match dans un contexte difficile. Nous sommes contents. » Content aussi mais un brin caustique, Jean-Michel Aulas est sorti avec le sourire du vestiaire de son équipe. « Nous repartons sans avoir tremblé. Sauf de froid. On pouvait espérer un peu mieux vu certaines actions mais on reviendra volontiers », dit-il. Lyon n’a-t-il pas cherché à d’abord maintenir son invincibilité qui court depuis le début de la saison, plutôt qu’à aller décrocher les trois points de la victoire. « C’est ce que j’ai aussi pensé de Saint-Étienne. Les Verts ont été plus prudents que l’an passé », rétorque Grégory Coupet. À un match de la fin des matches aller, l’OL est toujours invaincue et compte 12 longueurs d’avance sur son dauphin, Auxerre, et 13 sur Bordeaux, l’autre équipe sur le podium en ce début d’hiver. Gérard Houillier rappelle que son véritable objectif est « le record de points en fin de saison ». Face à Lille, vendredi prochain, l’OL tentera donc de terminer invaincue la phase aller, comme l’an passé et comme Saint-Étienne durant la saison 1969-1970, le PSG (1985-1986) et Nantes (1994-1995). Les quadruples champions de France ont déjà une certitude, ils auront à la trêve plus de points d’avance sur le deuxième, 12 cette année contre trois, sur Lille, en 2004. Dans le camp de Saint-Étienne, entraîneur et joueurs affichent une ambition plus modeste : le maintien le plus rapidement possible. Avant d’aller à Rennes pour le dernier rendez-vous 2005, les Verts ont pu mesurer en décembre face à Bordeaux (1-1), Auxerre (1-1) et Lyon (0-0), ou encore à Monaco (1-0) et à Lens (2-1) qu’ils n’étaient pas encore en mesure de titiller sur la durée les grosses équipes de la Ligue 1.