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SYRIE - Un plan de réformes devrait être annoncé aujourd’hui Damas donne des signes d’ouverture

Après 40 ans de socialisme planifié, l’économie syrienne donne aujourd’hui des signes d’ouverture. Le géant américain des boissons gazeuzes, Pepsi, a récemment obtenu la licence pour vendre ses produits en Syrie, où les franchises étrangères ont longtemps été ignorées, voire interdites. Cette année, le gouvernement a assoupli la planification étatique, privatisé des entreprises et ouvert le marché aux importations et investissements étrangers. Et d’autres mesures seraient à venir. Le vice-Premier ministre Abdallah al-Dardari avait déclaré la semaine dernière qu’un large plan de réformes économiques serait annoncé aujourd’hui. Selon lui, la perspective de sanctions économiques, imposées par les Nations unies, et une isolation croissante du pays devraient accélérer la marche vers une économie de marché. « Les gens commencent à sentir que des réformes sont possibles », affirme Nabil Sukkar, directeur du Bureau syrien de consultation pour le développement et l’investissement. C’est dans le secteur bancaire que les changements sont les plus visibles. La Syrie a autorisé l’année dernière l’ouverture de la première banque privée, mettant ainsi fin à quatre décennies de contrôle étatique du secteur. Depuis, les banques privées arabes se sont ruées sur le marché. La banque libanaise Audi devrait bientôt y ouvrir ses portes ainsi que la Jordan’s Arab Bank. Des mois avant l’ouverture de la première Bourse de Damas depuis des années, des actions dans les télécoms, le tourisme et l’immobilier s’échangent déjà de manière informelle. Et les hommes d’affaires étrangers s’extasient devant les facilités d’investissement offertes par les autorités syriennes. En septembre, la Syrie avait assoupli le contrôle des échanges de devises. Et des officiels promettent encore davantage de facilités. « Nous autoriserons les investisseurs étrangers à transférer librement les gains de capitaux, une libéralisation totale du commerce et des réductions des douanes seront aussi adoptées avant la fin de l’année » a déclaré M. Dardari. La Syrie a également promis une nouvelle loi sur les investissements pour permettre notamment aux étrangers de posséder des actifs dans le pays. M. Dardari estime que l’entrée importante de capitaux étrangers en 2005 signifie que les investisseurs s’accommodent de l’incertitude politique pour saisir les opportunités à long terme. Les autorités syriennes espèrent que les réformes économiques vont encourager le rapatriement de milliards de dollars des immigrés syriens. Selon elles, 8 milliards provenant d’investisseurs arabes et étrangers ainsi que des immigrés syriens ont été placés depuis janvier. Dans la banlieue de la cité industrielle d’Alep, des milliers d’usines privées ont vu le jour ces deux dernières années. Mais des obstacles demeurent : la corruption et l’improductivité des entreprises publiques empêchent le pays d’atteindre une croissance annuelle à deux chiffres, estiment les analystes. La Syrie compte encore des milliers d’entreprises étatiques qui absorbent une grande partie des investissements publics, tout en perdant de l’argent. Certains investisseurs craignent que, sans une politique plus agressive de la part des autorités, la Syrie perde de la vitesse.

Après 40 ans de socialisme planifié, l’économie syrienne donne aujourd’hui des signes d’ouverture. Le géant américain des boissons gazeuzes, Pepsi, a récemment obtenu la licence pour vendre ses produits en Syrie, où les franchises étrangères ont longtemps été ignorées, voire interdites. Cette année, le gouvernement a assoupli la planification étatique, privatisé des...